Le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), Abdallah Salem El-Badri, a déclaré mardi à Vienne, à l'occasion des 50 ans de l'organisation, que celle-ci devait «s'adapter» à un monde dont la perception des énergies fossiles change.

«Nous faisons face à un monde qui change - des technologies qui évoluent, un environnement qui évolue, des changements au sein du marché lui-même... L'OPEP doit s'adapter» à ces changements, a souligné M. El-Badri lors d'une conférence de presse au siège de l'organisation à Vienne.

L'OPEP, créée le 14 septembre 1960 à Bagdad, représente aujourd'hui avec ses douze pays membres un peu plus du tiers de la production mondiale de pétrole et doit notamment faire face au développement des énergies renouvelables.

«Nous n'apprécions pas que des pays taxent le pétrole et les hydrocarbures et utilisent ces taxes pour subventionner d'autres énergies, c'est inacceptable pour nous», a déclaré M. El-Badri.

Il a reconnu que les nouvelles énergies faisaient partie de l'évolution du marché, mais a minimisé leur impact sur l'avenir de l'OPEP.

A son avis, les réserves de pétrole (OPEP et hors-OPEP) sont suffisantes.

«L'énergie fossile sera encore présente pour les 50 prochaines années», a estimé M. El-Badri, soulignant la hausse continue de la demande.

Le ministre libyen s'est refusé à évoquer un éventuel changement des quotas de production des pays de l'OPEP ainsi qu'une possible évolution des prix d'ici la fin de l'année.

«Un prix compris entre 72 et 82 dollars (le baril) convient au contexte actuel», a simplement indiqué le secrétaire général de l'OPEP, ajoutant que la production augmenterait en cas de hausse de la demande.

Interrogé sur les ambitions de l'Irak, seul pays du cartel à ne pas être soumis au système de quota, d'augmenter sa production à 11 millions de barils par jour (mbj), contre 2,3 mbj actuellement, M. El-Badri a estimé qu'il fallait attendre l'évolution réelle de la production de l'Irak avant d'en dénoncer les effets sur l'équilibre de l'organisation.

«Quand j'entends 11 mbj... c'est beaucoup de pétrole, beaucoup de travail, beaucoup d'unités de production... Avec 2 mbj, vous rencontrez déjà des problèmes», a nuancé M. El-Badri.