Les prix du pétrole ont fortement reculé mardi à New York, le baril retombant sous 72$, alors que les investisseurs s'inquiétaient des déséquilibres sur le marché entre demande anémique et offre abondante dans une ambiance très morose.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en octobre a terminé à 71,92$, en recul de 2,78$ par rapport à la veille.

«Les éléments fondamentaux du marché se dégradent de plus en plus, et les participants reconnaissent la baisse des prix», a indiqué Mike Fitzpatrick, de MF Global.

«Stocks bourgeonnants, demande restreinte, climat économique dégradé»: le cocktail pesaient de plus en plus sur le marché, qui revenait très rapidement sur les trois séances de gains de la fin de la semaine passée. En deux jours, le baril a déjà abandonné 3,25$. Accablé par des statistiques économiques en berne depuis plusieurs semaines, il a perdu presque 9% de sa valeur au mois d'août.

Les quelques bonnes nouvelles sur le front économique mardi n'ont pas réussi à effacer les craintes des investisseurs, qu'il s'agisse de la hausse plus forte que prévu des prix des logements en juin, un signe positif dans un marché immobilier en crise, ou de l'amélioration inattendue de la confiance des consommateurs américains en août, mesurée par l'institut du Conference Board.

En revanche, la progression de l'activité économique dans la région de Chicago a nettement ralenti en août, selon l'indice des directeurs d'achats de l'association professionnelle ISM.

Lundi, le département de l'Énergie américain avait «abaissé ses prévisions de demande de pétrole aux États-Unis en juin de 48 000 à 19,291 millions de barils par jour», ont souligné de leur côté les analystes de Commerzbank.

C'est un niveau «bien inférieur à avant l'effondrement de la demande en 2008», on-ils précisé, même si c'est le chiffre le plus élevé depuis le mois d'octobre 2008.

Côté offre, les réserves se maintenaient elles à leurs plus hauts niveaux depuis les années 1980.

Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le relevé hebdomadaire du DoE mercredi devrait révéler une hausse des stocks de brut, de 800 000 barils.