Le numéro mondial des engrais, le groupe PotashCorp (T.POT), a rejeté formellement lundi l'OPA hostile du géant minier anglo-australien BHP Billiton (BHP), qui s'est ouverte vendredi, et annoncé qu'il étudiait des «transactions alternatives» avec d'autres repreneurs potentiels.

«Le conseil d'administration de PotashCorp est unanime dans son avis que l'offre de BHP Billiton sous-évalue fortement le groupe, et ne reflète ni sa position de numéro un au sein d'un secteur stratégique, ni nos perspectives de croissance sans équivalent», a expliqué le PDG du groupe canadien, Bill Doyle, dans un communiqué.

«Le conseil d'administration (...) a conclu que l'offre est entièrement inadéquate et n'est pas dans l'intérêt du groupe, de ses actionnaires et des autres parties prenantes. Nous prions nos actionnaires de rejeter l'offre opportuniste de BHP Billiton et de ne pas lui apporter leurs titres», a-t-il poursuivi.

Potash ajoute s'attendre «à des offres supérieures ou d'autres alternatives», précisant qu'après avoir été contacté par BHP Billiton, il avait «évalué une série d'alternatives stratégiques», et «a été approché, et a pris contact avec un certain nombre de tierces parties ayant exprimé leur intérêt pour des transactions alternatives».

«Des pourparlers se déroulent avec plusieurs de ces tierces parties, en vue de générer des alternatives créatrices de valeur», a développé PotashCorp.

Le géant minier anglo-australien BHP Billiton a annoncé la semaine dernière une offre publique d'achat hostile qui valorise PotashCorp autour de 40 milliards de dollars US, et qui s'est ouverte formellement vendredi.

PotashCorp avait déjà rejeté la semaine dernière une proposition de rachat informelle du même montant que le groupe minier lui avait présentée le 12 août, mais il n'avait pas encore réagi formellement à l'OPA hostile lancée dans la foulée par BHP.

PotashCorp n'a pas dévoilé l'identité des tierces parties avec qui il négocie, mais selon des informations de presse, il étudie des alliances potentielles avec notamment des groupes chinois, qui pourraient préparer une contre-offre.

Le Wall Street Journal a ainsi affirmé lundi qu'un consortium, mené par le fonds d'investissement chinois Hopu Investment Management Co, étudiait la possibilité de surenchérir sur BHP Billiton. Ce consortium, qui n'a pas encore arrêté sa décision, inclut des investisseurs canadiens, américains et asiatiques, et au moins deux autres fonds souverains, d'après le journal.

Le groupe chimique public chinois, Sinochem, qui est partenaire de Potash en Chine, avait quant à lui indiqué vendredi au Financial Times qu'il «suivait avec beaucoup d'attention» l'OPA de BHP, précisant qu'il était «intéressé par des opportunités d'investissement dans la potasse à l'étranger». D'après le Wall Street Journal, il ne ferait pas partie du consortium monté par Hopu.