Le géant minier anglo-australien Rio Tinto a assuré vendredi poursuivre son projet de joint-venture avec son rival BHP Billiton dans le minerai de fer en Australie, démentant un article qualifiant ce projet de «mort et enterré», pour cause de règles de concurrence.

«Je ne sais pas du tout d'où vient cette histoire», a déclaré Tom Albanese, PDG de Rio Tinto, cité par Dow Jones Newswires. Les synergies de l'accord avec BHP, conclu fin 2009, sont «indiscutables et vastes». «Nous allons continuer à nous battre» pour elles.

M. Albanese voulait démentir le quotidien australien Sydney Morning de vendredi, qui affirme, en citant un haut responsable anonyme du secteur minier, que ce projet, toujours bloqué par les autorités de concurrence de plusieurs pays, était «mort et enterré».

Les marchés se demandent si BHP Billiton, qui vient de lancer une OPA hostile de quelque 40 milliards de dollars US sur le géant canadien des engrais Potash Corp., pourra la mener de front avec cet autre grand projet d'alliance avec Rio Tinto dans le fer en Australie.

BHP et Rio, numéro 2 et numéro 3 mondiaux du minerai de fer, veulent fusionner leurs activités dans ce secteur dans la région de Pibara (ouest de l'Australie), en une joint-venture à 50/50. Rio Tinto verserait 5,8 milliards de dollars US pour égaliser sa part avec celle de son partenaire.

Ce projet «est mort et enterré depuis des mois», a affirmé le haut responsable minier au journal australien. «Il faut juste trouver un moyen de l'annoncer en sauvant la face dans les mois qui viennent».

En Europe et en Asie, plusieurs autorités de concurrence examinent actuellement ce projet, qui pose des problèmes de concurrence.

Inquiets d'une hausse des prix du minerai de fer, les sidérurgistes européens ont protesté, jugeant une telle fusion anticoncurrentielle. Les projet est aussi depuis six mois examiné en Australie et en Chine.

Les autorités australiennes ont reporté la date-butoir de leur décision, qui devait intervenir fin juillet.