Les prix du pétrole se sont nettement repliés jeudi à New York, les investisseurs étant refroidis par les signes de ralentissement de l'économie américaine, peu encourageants pour la demande en énergie.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le cours du baril de «light sweet crude» pour livraison en septembre s'est établi à 74,43$ en clôture, en repli de 99 cents par rapport à la veille.

«Les chiffres des inscriptions hebdomadaires au chômage ont été résolument supérieurs à ce que le marché prévoyait. La mauvaise nouvelle a été confirmée par l'indice de la Fed de Philadelphie signalant une activité manufacturière pire que prévu», a souligné Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Le nombre de nouveaux chômeurs indemnisés est monté à son plus haut niveau depuis novembre, et l'indice de l'activité industrielle de la région de Philadelphie a chuté de manière inattendue, témoignant d'une contraction inédite depuis plus d'un an, faisant payer un lourd tribut aux marchés, pétrole comme actions.

Les investisseurs étaient inquiets d'un ralentissement de la croissance au sein du plus gros consommateur mondial de pétrole, et des craintes de contagion à d'autres pays d'Europe et d'Asie qui dépendent des États-Unis et du comportement du consommateur, a expliqué Andy Lipow.

«Chaque fois que des inquiétudes sont soulevées sur l'optimisme économique, cela pèse un peu sur le marché du pétrole», a rappelé de son côté Phil Flynn, de PFG Best Research.

«Le marché fait des volte-face dans sa tentative d'être optimiste sur la reprise économique. Mais malgré une bonne saison de résultats, le centre de l'attention reste les emplois, qui ne sont toujours pas créés», a souligné Phil Flynn.

Cette deuxième déception d'affilée sur les chiffres hebdomadaires du chômage «concentre l'attention sur le fait que les réserves totales de pétrole sont à leur plus haut niveau depuis 1983», a ajouté l'analyste.