L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a rehaussé sa prévision de hausse de la demande de brut pour 2010 (+1,05 million de barils par jour à 85,5 mbj), malgré des attentes mitigées pour la fin de l'année, dans son rapport mensuel d'août publié vendredi.

«Grâce à la demande stable de pétrole aux États-Unis, la croissance de la demande mondiale de brut est revue à la hausse de 0,1 mbj à 1,05 mbj» en 2010, pour une demande totale de 85,5 mbj, explique l'Opep, dont le siège est à Vienne.

En 2009, la demande mondiale avait été de 84,46 mbj.

«Au 2e trimestre 2010, la demande de pétrole dans l'OCDE est passée à la croissance pour la première fois depuis 2007», également grâce aux chiffres américains, ajoute le cartel.

L'Opep se montre toutefois prudente sur l'évolution du marché: «malgré des performances économiques meilleures que prévu, la reprise de la demande de pétrole au premier semestre est restée relativement modeste».

Pour la fin de l'année 2010, les pays exportateurs de pétrole s'attendent à un ralentissement de la croissance «alors que les pays abandonnent progressivement leurs plans d'aide» à l'économie.

Les premiers chiffres obtenus pour juillet dans deux pays clés, les États-Unis et la Chine, font état de ce ralentissement: la demande américaine se situait en juillet encore 200 000 bj en dessous des niveaux d'avant la crise et la croissance de la demande chinoise est passée à 0,4 mbj, contre 0,6 mbj lors des premiers mois de l'année.

«La croissance de la demande de brut devrait venir des pays en dehors de l'OCDE, principalement la Chine, l'Inde, le Moyen-Orient et l'Amérique latine», relève l'OPEP.

La croissance est notamment due aux très faibles niveaux de demande en 2009, souligne le cartel.

«Pour l'ensemble de l'année, la hausse de la demande de brut est attendue à environ 1 mbj, soit en dessous de la moyenne avant la crise, qui était de 1,7 mbj», ajoute l'OPEP.

La situation ne devrait pas beaucoup évoluer en 2011, estime le cartel, qui prévoit une croissance mondiale plus faible qu'en 2010 (3,7% contre 3,9% cette année).

L'OPEP maintient inchangée pour 2010 sa prévision de croissance de la demande à environ 1 mbj et rappelle que les incertitudes sur l'évolution de l'économie restent grandes.

«Des récentes prévisions qui tablent sur un retour à moyen terme de la croissance de la demande de brut à des niveaux d'avant la crise semblent être exagérées», indique l'OPEP.

«La reprise modérée de la demande associée à une offre plus forte qu'escomptée a mené à une augmentation des stocks ces derniers mois», a encore noté le cartel, qui estime à 210 millions de barils les quantités stockées en juillet.

«Cela souligne la nécessité d'augmenter les efforts pour renforcer les fondamentaux du marché», conclut l'OPEP dans son rapport.

Vers 5h15 heure de Montréal vendredi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 75,86 dollars à Londres et le «brut léger texan» (WTI) pour la même échéance s'échangeait à 75,97 dollars à New York.