Le mois d'août a commencé sous les mêmes auspices que les semaines précédentes, les prix du blé s'envolant à leurs plus hauts niveaux en deux ans sur le marché à terme de Chicago alors que la Russie a officiellement suspendu ses exportations jusqu'à la fin de l'année.

Le contrat de blé pour livraison en septembre s'échangeait à 7,5250 dollars le boisseau (environ 25 kg) vendredi vers 15H25 GMT, contre 6,6150 dollars la semaine passée.

Le marché continuait de se concentrer sur les conséquences de la sécheresse en Russie et dans certains pays de l'ancienne Union Soviétique, notamment l'Ukraine et le Kazakhstan, où les récoltes étaient dévastées.

L'annonce officielle jeudi par la Russie, troisième exportateur mondial de blé, de la suspension des exportations jusqu'à la fin de l'année, et à partir du 15 août, a fait s'envoler le boisseau pour livraison en septembre à 7,89 dollars vendredi matin, des niveaux inédits depuis l'été 2008 pour le contrat le plus échangé, avant qu'il ne se replie.

Toutefois, de nombreux analystes soulignaient qu'une pénurie n'était pas à l'ordre du jour.

«Comme la FAO (l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture) le souligne, les stocks mondiaux sont à des niveaux suffisamment élevés pour compenser toute défaillance des cultures», ont rapporté les analystes de Commerzbank.

Les prix du maïs et des graines de soja sont montés dans une moindre mesure dans le sillage des cours des céréales, même si fondamentalement les deux marchés restaient marqués par les conditions excellentes dans lesquelles se trouvent les récoltes en cours.

Les investisseurs devraient continuer à se focaliser sur le blé la semaine prochaine, surveillant l'état de la sécheresse en Russie.

Malgré leur prudence, les analystes de Morgan Stanley se disaient «neutres» dans leur positionnement, «alors que la météo des semaines à venir sera critique pour déterminer si le blé d'hiver sera planté dans l'ex-URSS».

La semaine prochaine sera par ailleurs marquée par la publication jeudi du rapport mensuel du département de l'Agriculture américain sur l'état de la demande.

«Tout le monde va surveiller les chiffres des stocks mondiaux de blé», a prévenu Joe Victor, d'Allendale, qui estime qu'ils seront à coup sûr au-dessus de la moyenne des cinq dernières années.

Le contrat de maïs pour livraison en décembre valait 4,1250 dollars le boisseau, contre 4,0675 dollars il y a une semaine.

Le contrat de graines de soja à échéance en novembre s'établissait à 10,3050 dollars le boisseau, contre 10,05 dollars vendredi dernier.