Le groupe pétrolier anglo-néerlandais Shell (RDS.B) a annoncé jeudi une hausse de 15% de son bénéfice net part du groupe au deuxième trimestre, aidée par une hausse de 5% de sa production, et appelé à la poursuite de l'exploration en eaux profondes malgré la marée noire du golfe du Mexique.

Le bénéfice net s'est établi à 4,4 milliards US US sur les trois mois achevés fin juin.

En données ajustées des coûts courants, sa mesure favorite, ce bénéfice s'est même amélioré de 94% à 4,5 milliards US. Ajusté des stocks et autres données non liées à l'exploitation, une mesure très observée par les analystes, ce bénéfice a atteint 4,2 milliards US, une hausse de 34%, soit mieux que les 4 milliards US attendus par les analystes.

Le groupe a été aidé par une hausse de 5% de sa production au deuxième trimestre, qui a atteint 3,1 millions de barils équivalent pétrole (bep) par jour. Il a indiqué également «avoir dépassé les objectifs qu'il s'était fixés l'année dernière en terme de réduction des coûts et du nombre d'employés».

Le groupe a réduit le nombre de ses employés de 7000, un an et demi plus tôt que prévu.

Le groupe va accélérer aussi ses ventes d'actifs considérés comme «non essentiels», prévoyant d'en céder entre 7 et 8 milliards US en 2010-2011 contre trois milliards initialement prévu.

«Il semble que Shell ait commencé à prendre un tournant», a constaté Peter Hitchens de Panmure Gordon.

Le directeur général Peter Voser a fait une allusion dans le communiqué de résultats à la marée noire du golfe du Mexique, causée par l'explosion et le naufrage fin avril d'une plate-forme de son concurrent BP. Il a souligné qu'il s'agissait «d'une tragédie», et «que tout le monde avait été choqué par la perte de vies humaines» dans cette affaire (onze personnes sont mortes dans l'explosion), et «par le large impact de la marée noire qui se poursuit».

Pour autant, a-t-il noté, «la production en eaux profondes a un rôle important à jouer dans l'approvisionnement mondial en énergie».

Il a souligné que Shell avait récemment annoncé sa participation à un nouveau système d'une valeur d'un milliard US, destiné à contenir la marée noire : «c'est un exemple de ce que nous faisons avec les gouvernements et nos partenaires pour améliorer les capacités du secteur», a-t-il dit.

Shell a dû fermer son tout nouveau champ Perdido dans le golfe du Mexique pour se conformer au moratoire imposé par les Américains, et immobiliser sept installations de forage, ce qui lui coûtera 56 millions US sur le trimestre.

Le chiffre d'affaires du groupe s'est établi à 90,568 milliards US au second trimestre, en hausse de 41,8%, et à 176,630 milliards US au premier semestre, en hausse de 44,7%.