Les prix du pétrole ont bondi de plus de 3% jeudi à New York, dans le sillage des marchés boursiers et alors qu'une dépression tropicale menaçait de perturber le fonctionnement des installations pétrolières du golfe du Mexique.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en septembre a terminé à 79,30 dollars, en progression de 2,74 dollars (+3,5%) par rapport à la veille.

À Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique s'est renchéri de 2,45 dollars à 77,82 dollars.

«Comme d'habitude, c'est la baisse du dollar et les marchés boursiers» qui ont dopé les cours, a constaté Antoine Halff, de Newedge Group. Ce mouvement «est financier: l'incertitude persiste, peu de participants ont une vision très claire des perspectives économiques».

Un affaiblissement de la monnaie américaine a profité aux cours des matières premières, libellées en dollars et donc rendues plus attractives pour les acheteurs munis d'autres devises.

Wall Street évoluait par ailleurs en forte hausse jeudi en fin de séance, dopée par des résultats de sociétés et des indicateurs économiques meilleurs que prévu.

Aux États-Unis, les ventes de logements ont baissé moins que prévu en juin (-5,1%), comme l'indice composite des indicateurs économiques américains publié par le Conference Board (-0,2%).

En zone euro, l'indice composite des directeurs d'achats (PMI) de la zone euro est remonté contre toute attente en juillet, et pour la première fois depuis trois mois.

«L'optimisme est de retour», a constaté Phil Flynn, de PFG Best Research. «La direction des cours du pétrole est une nouvelle fois dictée par les autres marchés».

«L'autre préoccupation du marché pétrolier, ce sont les tempêtes tropicales dans le golfe du Mexique», a-t-il ajouté.

Le centre national des ouragans américain a émis un avis de tempête tropicale pour les Bahamas et une partie de la Floride (sud-est des États-Unis), qui devrait traverser pendant le week end le golfe du Mexique, qui concentre environ 30% de la production de brut des États-Unis.

Une autre dépression, située elle dans le sud du golfe du Mexique, présentait 50% de chance de se transformer en ouragan, selon les services météorologiques.

«Les ouragans peuvent causer des perturbations importantes dans les approvisionnements en pétrole et le fonctionnement aussi bien des puits pétroliers que des raffineries», a expliqué M. Halff. «Cette année, les services météorologiques ont prévu une saison plus active que la normale, donc le marché va rester sensible aux tempêtes tropicales et aux ouragans».

La possibilité de voir une tempête arriver dans la zone a déjà eu pour effet l'évacuation d'une partie de la flottille chargée de lutter contre la marée noire.