Le géant pétrolier britannique BP a conclu mardi un accord avec son concurrent américain Apache pour lui vendre pour sept milliards de dollars d'actifs, réalisant d'un coup la plus grande partie des cessions auxquelles il s'était engagé pour compenser le coût de la marée noire.

Les actifs cédés représentent des réserves de 385 millions de barils équivalent pétrole aux Etats-Unis, au Canada et en Egypte.

Ils regroupent «toutes les activités de production de pétrole et de gaz, les terrains et infrastructures de BP» dans l'ouest du Texas et le Nouveau Mexique (sud des Etats-Unis), ainsi que dans le désert de l'Ouest de l'Egypte, a expliqué Apache dans un communiqué.

Au Canada, BP cède ses activités d'exploration-production de gaz naturel dans l'ouest de l'Alberta et la Colombie britannique.

Ces actifs ont représenté au premier semestre une production totale quotidienne de 28 000 barils par jour d'hydrocarbures liquides et plus de 9 millions de mètres cubes de gaz.

  

L'opération permet à BP de réaliser une grande partie du programme de cession de 10 milliards de dollars auquel il s'était engagé pour financer le  fonds d'indemnisation des victimes de la marée noire.

D'autant que le groupe britannique avait indiqué plus tôt mardi qu'il allait se séparer de certaines activités marginales situées au Pakistan et au Vietnam, sans en préciser la valeur.

Depuis l'explosion de la plateforme de forage Deepwater Horizon le 20 avril, BP a déjà déboursé 3,95 milliards de dollars (soit plus de trois milliards d'euros) en frais divers, y compris les dédommagements déjà versés.

Apache va lui verser cinq milliards de dollars dès le 30 juillet, avant même le bouclage de la transaction, qui interviendra en fonction de l'approbation des autorités américaines, canadiennes, égyptiennes et européennes.

La société texane compte financer la transaction en partie en levant des fonds en Bourse et en recourant à l'endettement. Elle a annoncé dans un communiqué distinct qu'elle allait procéder à une augmentation de capital de 1,1 milliard de dollars dans ce cadre.

Les actifs acquis représentent pour elle une augmentation de près de 13% de sa production d'hydrocarbures.

«C'est une opportunité rare d'acquérir des actifs des positions historiques d'un grand groupe pétrolier, avec production de pétrole et de gaz, du terrain, des infrastructures, des données sismiques, des études de terrains, des perspectives d'exploration et d'autres aspects essentiels de notre activité», a commenté le patron d'Apache, Steven Farris, cité dans le communiqué.

«Nous disposons rarement d'une telle opportunité dans notre coeur d'activité, ne parlons même pas de trois», a-t-il ajouté.

En dehors des Etats-Unis, Apache est présente au Canada, en Egypte, dans les eaux britanniques de la mer du Nord, en Australie et en Argentine.

Le groupe est par ailleurs en cours de fusion avec son compatriote Mariner Energy, une transaction de 2,7 milliards de dollars qui devait lui permettre de de développer ses projets d'extraction en eaux profondes dans le Golfe du Mexique.