Les prix du pétrole ont terminé en hausse mardi à New York, au terme d'une séance une nouvelle fois indécise sur fond d'anticipation d'une nouvelle décrue des réserves de brut aux États-Unis et de la possible formation d'une dépression tropicale.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en août a terminé à 77,44 dollars, en hausse de 90 cents par rapport à la veille, dans des volumes limités pour son dernier jour de cotation.

À Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance en septembre a gagné 60 cents à 76,22 dollars.

«Les indicateurs économiques ce matin étaient mitigés, et le marché boursier était parti en hausse. Mais l'élément le plus important est l'attente d'un nouveau recul des stocks de brut», a expliqué Jason Schenker, de Prestige Economics.

Le marché avait ouvert dans le rouge, déçu par «certains résultats d'entreprises, en particulier les cas de chiffres d'affaires en baisse et de prévisions de futures baisses de chiffre d'affaires», selon Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Le groupe informatique IBM et la banque Goldman Sachs ont en effet vu leur croissance s'essouffler au deuxième trimestre. Étaient venus s'ajouter avant l'ouverture des chiffres de l'immobilier aux États-Unis, avec une chute des mises en chantier en juin aux États-Unis pour le deuxième mois consécutif.

Toutefois, le nombre de permis de construire accordés, qui donne une idée de la conjoncture à venir du secteur, a rebondi contre toute attente, donnant un ton plus nuancé à la publication.

Puis les investisseurs ont commencé à se positionner avant la publication mercredi matin du rapport hebdomadaire sur l'état des stocks aux États-Unis. Selon les estimations des analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswire, les réserves de brut auraient reculé de 1,1 million de barils la semaine passée.

En revanche, les stocks des produits pétroliers ont augmenté, selon leurs prévisions: de 1 million pour l'essence et 1,5 million pour les produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage).

De plus, les investisseurs s'inquiétaient de l'évolution d'un système tropical au large de l'île d'Hispaniola, que se partagent Haïti et la République Dominicaine, dans les Caraïbes.

Selon les services météorologiques américains, il a 60% de chances de se transformer en formation cyclonique dans les 48 prochaines heures. Le marché surveille sa trajectoire, craignant qu'il ne se dirige vers le golfe du Mexique, où se trouve environ 30% de la production pétrolière américaine.

Le marché était affecté par de nombreux facteurs pouvant expliquer sa sensibilité et sa volatilité, a noté Jason Schenker.

Le marchés boursier américain et le dollar ont eux-mêmes connu des renversements de tendance en cours de séance.

Avant l'ouverture à New York, la poursuite de l'affaiblissement de la monnaie américaine avait déjà alimenté une hausse des prix, ainsi que l'idée que la Chine était devenue le premier consommateur d'énergie dans le monde, devançant les États-Unis, selon les conclusions de Fatih Birol, économiste en chef de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) cité mardi par le Financial Times.