L'émirat d'Abou Dhabi envisage un investissement dans le groupe pétrolier BP, a indiqué mardi le prince héritier Sheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, qui siège au conseil d'administration d'un des plus riches fonds souverains de la planète.    

«Nous y pensons toujours», a indiqué le dirigeant dans une interview à l'agence Bloomberg, alors qu'il était interrogé sur la volonté de l'émirat d'acheter une part dans le groupe, comme celui-ci y encourage ces derniers temps les grands investisseurs souverains. «Nous étudions cela de manière générale, cela fait des années que nous sommes partenaires avec BP», ajoute-t-il.

Le prince héritier est le président de Mubadala Development Co, un des bras d'investissement du gouvernement d'Abou Dhabi, un État dont l'ensemble des fonds souverains cumuleraient 500 milliards de dollars, selon certaines études.

Ces propos arrivent alors que le bulletin spécialisé MEES (Middle East Economic Survey) avait estimé dans son édition à paraître lundi que l'émirat était au contraire réticent à investir dans BP.

Cette nouvelle a pu contribuer mardi à faire de nouveau progresser le groupe BP, qui a repris 38% depuis la fin juin en Bourse, grâce à différentes nouvelles rassurantes, notamment sur le front du colmatage de la marée noire provoquée par une des ses plates-formes dans le Golfe du Mexique.

La semaine dernière, le directeur général Tony Hayward a ouvertement entrepris une tournée des fonds souverains, notamment en Azerbaïdjan et dans le Golfe, en les incitant à acheter des actions BP. La présence au capital de tels actionnaires, peu enclins à se précipiter les yeux fermés vers le plus offrant, pourrait faire reculer des groupes rivaux intéressés par la chute récente du prix de l'action BP.