Le Parti libéral du Canada demande au Comité permanent de l'industrie de convoquer les dirigeants de Shell pour qu'ils justifient la fermeture de leur raffinerie de Montréal-Est. Shell prévoit la transformer en centre de distribution de carburant.

Selon le syndicat, 800 emplois directs et 3500 directs seront perdus en septembre.

Selon Denis Coderre, député libéral de Bourassa, Shell agit «de mauvaise foi». «De façon éhontée, même indécente, Shell a décidé de tirer la plogue, comme on dit», a-t-il lancé hier en conférence de presse, aux côtés de Jean-Claude Rocheleau, président du syndicat de la raffinerie.

Le Parti libéral demande aux neuf députés membres du Comité permanent sur l'industrie de signer un avis de convocation pour les dirigeants de Shell. Il veut aussi y faire témoigner le holding israélien Delek, dont toutes les offres d'achat ont été refusées par Shell.

Le Comité ne peut forcer Shell à maintenir la raffinerie ouverte. Le député Coderre indique ne pas vouloir «créer de fausses attentes» avec la comparution devant le Comité. «On le fait pour la transparence et l'imputabilité», explique-t-il.

Rappelons qu'un comité de survie de la raffinerie, présidé par l'ex-ministre conservateur Michael Fortier, avait permis de trouver deux acheteurs, dont Delek. Le holding avait offert 75 millions. Il avait ensuite doublé son offre. Selon Radio-Canada, Delek a ensuite déposé une troisième offre, de 420 millions - 200 millions pour la raffinerie et 220 millions pour les stations-service du Québec et des Maritimes. Toutes ces offres ont été refusées.

À la demande de Shell, le comité de survie a aussi dû se saborder. Denis Coderre prétend que Shell n'a jamais eu l'intention de vendre. Il rapporte aussi que Shell a engagé huit lobbyistes l'hiver dernier. «Ils ont fait pression auprès des députés conservateurs de l'Ouest pour que dossier de la raffinerie soit perçu comme étant strictement un dossier québécois», dénonce-t-il.