Le gouvernement australien est parvenu vendredi à un compromis sur le projet controversé de taxe sur les super-profits des groupes miniers, cette taxe étant réduite de 40 à 30% et son assiette modifiée, a annoncé le Premier ministre Julia Gillard.

Le projet de taxe sur les super-profits avait déclenché la colère des compagnies minières, telles que BHP Billiton [[|ticker sym='BHP'|]] et Rio Tinto [[|ticker sym='RTP'|]] qui avaient annoncé réexaminer leurs opérations en Australie tandis que des projets industriels avaient été suspendus.

«Nous allons avoir un régime de taxe basée sur les bénéfices mais il n'y a plus de taxe sur les super-profits», a déclaré Mme Gillard.

La taxe ne s'appliquera qu'aux groupes exploitant le charbon et le minerai de fer et ne concernera plus que 320 sociétés, contre 2500 dans le projet initial.

Elle ne s'appliquera qu'aux entreprises réalisant plus de 50 millions de dollars australiens de bénéfices par an.

Cette annonce a été favorablement accueillie par l'industrie, le Conseil australien des ressources minérales la qualifiant de «résultat positif» pour le pays.

Les groupes miniers BHP Billiton, Rio Tinto et Xstrata ont estimé que la décision était encourageante, alors que les actions des principaux groupes étaient en hausse à la Bourse de Sydney.

Selon Mick Davis, Pdg d'Xstrata, cette nouvelle taxe «ne désavantagera pas sérieusement les investissements dans le secteur minier australien comparé aux autres pays riches en ressources naturelles».

Avec ce compromis, Canberra renonce à 1,3 milliard de dollars US de recettes au cours des premières années, et ne pourra financer qu'une baisse de 1% des impôts sur les sociétés, contre les 2% espérés.

Le gouvernement entend appliquer cette taxe à partir de juillet 2012, mais elle devra d'abord être votée au Parlement où l'opposition conservatrice va la combattre.

Mme Gillard, devenue la semaine dernière la première femme à accéder au poste de Premier ministre en Australie, à la faveur d'une fronde au sein du parti travailliste contre M. Rudd en raison de sa popularité déclinante, avait fait de la renégociation de ce projet de taxe une priorité.

Alors que des élections générales pourraient avoir lieu dès le mois prochain, les conservateurs ont promis d'abroger cette taxe s'ils revenaient ai pouvoir.

Le projet de super-taxe dont il était l'instigateur avait fait plonger la popularité de M. Rudd, conduisant le parti travailliste à provoquer son départ à la tête du gouvernement.