Hydro-Québec dépensera près de 2 milliards de dollars pour acheter l'électricité produite par les 13 petites centrales qui seront construites au Québec à la suite de un appel d'offres qui vient de se terminer.

Les promoteurs des petites centrales recevront 7,8 cents le kilowattheure la première année du contrat, un prix qui sera ensuite indexé de 2,5% par année pendant toute la durée de leur contrat de 20 ans. Sur l'ensemble de la période, cette énergie coûtera 1,7 milliard à Hydro-Québec et à sa clientèle, estime Jean-François Blain, analyste en énergie de l'Union des consommateurs.

«C'est de l'argent prélevé inutilement auprès des clients d'Hydro-Québec», déplore l'analyste, qui rappelle qu'Hydro-Québec dispose déjà de surplus considérables d'électricité.

Jean-François Blain souligne que le coût de tous les nouveaux approvisionnements d'Hydro-Québec sert à justifier les hausses de tarifs devant la Régie de l'énergie et qu'il est donc payé en totalité par les clients de la société d'État.

«Comme il n'y a aucun besoin pour cette énergie supplémentaire, y a-t-il une autre motivation pour le gouvernement que celle de se faire du capital politique?» s'interroge-t-il.

La ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, a souligné que les 13 projets généreront des investissements de 500 millions et «soutiendront» 1200 emplois. L'appel d'offres pour de petites centrales de 50 mégawatts et moins était réclamé depuis longtemps par les régions et par l'industrie. Le maire de la Ville de Saguenay, dont les deux projets ont été retenus par Hydro, a déjà dit que les petites centrales sont très payantes pour une municipalité. «C'est de l'argent ramassé à terre», a illustré Jean Tremblay.

Hydro a retenu 13 des 31 propositions qui lui ont été soumises, soit 150 mégawatts sur 356 mégawatts. Dix des projets choisis sont des projets communautaires et trois sont des partenariats avec le privé.

L'Association québécoise de la production d'énergie renouvelable (AQPER), qui regroupe les producteurs indépendants d'électricité, est d'avis qu'Hydro-Québec devrait continuer d'encourager la construction de petites centrales. «Étant donné le grand engouement pour ce programme, il serait souhaitable qu'un autre appel d'offres suive à court terme», a fait valoir le porte-parole de l'association, Jean-François Samray.