Les investissements et les projets pétroliers en eau profonde doivent continuer, malgré le tragique accident et la marée noire du golfe du Mexique, a jugé mardi au nom de Tony Hayward, Steve Westwell, un responsable du pétrolier britannique BP.

«Ce serait une grave erreur de créer un environnement qui rendrait impossibles les investissements en eau profonde», a-t-il affirmé lors d'une conférence sur le pétrole à Londres.

Pour le responsable de BP, les gisements pétroliers en eau profonde ont un rôle clé à jouer dans les approvisionnements mondiaux en énergie.

«Cet incident a été tragique, sans précédent et très grave. Il doit entraîner des changements dans la façon dont nous travaillons. Mais je ne crois pas que cela doive arrêter les nouveaux projets de production en eaux profondes», a-t-il insisté, après avoir rappelé que la région du Golfe du Mexique avait permis aux États-Unis d'être le producteur mondial en plus forte croissance l'an dernier et que les hydrocarbures extraits au large de ses côtes représentaient 30% de l'offre américaine.

Les gisements en eaux profondes au large des côtes du Brésil, de l'Afrique de l'Ouest et ailleurs «recèlent l'un des plus grands potentiels (de pétrole) à même de répondre à la consommation future» de la planète, a-t-il aussi dit.

«La marée noire est un coup dur pour BP dans une région clé, mais BP entend continuer à fournir le monde en énergie», a-t-il également assuré.

Tout en insistant sur la nécessité de revoir en profondeur les procédures de sécurité des forages offshore, M. Westwell a souligné que l'accident du 22 avril avait été le résultat d'une conjonction très rare d'événements.

«Toute l'industrie pétrolière a estimé à juste titre que le risque qu'un tel accident ne se produise était une probabilité extrêmement faible», a expliqué le responsable de BP, concluant que «toutes les études de risques doivent à l'avenir envisager de tels événements, très peu probables mais pouvant avoir un impact très grave».

«Les enquêtes continuent, mais les premiers résultats de notre étude montrent que c'était un accident complexe, causé par une combinaison sans précédent d'erreurs de jugement humain, de procédés, de systèmes et d'équipements», a-t-il précisé.

D'ores et déjà, l'accident devrait inciter l'industrie pétrolière à se mobiliser pour améliorer la sécurité offshore. Elle devra notamment mettre en place un dispositif de sécurité plus sûr qu'un bloc d'obturation, des «moyens d'intervention sous-marin plus efficaces», et «un modèle économique» tel que «les compagnies pétrolières coopèrent avec leurs sous-traitants de façon à ce que les risques soient entièrement compris et gérés».

Se voulant rassurant sur le sort du groupe pétrolier, qui a fait récemment l'objet de rumeurs de rachat, M. Westwell a également affirmé: «Les conséquences financières de cet incident seront lourdes, mais BP est une entreprise solide, avec des actifs solides et un bilan financier solide. Nous allons remplir nos obligations.»