«Les fermiers, et non les banquiers, seront ceux qui vont conduire des Ferrari à l'avenir.»

Cette prédiction audacieuse est celle d'un investisseur américain bien connu, Jim Rogers, devenu célèbre pour avoir fondé et géré le fonds spéculatif Quantum avec George Soros

M. Rogers est souvent interrogé sur les ondes de Bloomberg et est considéré comme un spécialiste des marchés émergents et des matières premières. Il détient d'ailleurs des investissements dans la firme Agcapita Partners de Calgary.

Plusieurs experts voient d'ailleurs les terres agricoles canadiennes comme un sage investissement qui permet de diversifier le risque et de se prémunir contre l'inflation. Une combinaison de facteurs comme les changements climatiques, la croissance de la population mondiale et la demande soutenue des pays émergents comme la Chine et l'Inde fera des terres agricoles canadiennes un bien très convoité.

Un rapport de la firme de consultants britannique Knight Frank LLP révélait l'an dernier que les terres agricoles canadiennes sont parmi les moins chères dans les pays industrialisés. À titre d'exemple, un hectare de terre arable se vend en moyenne 1725$US au Canada. Comparativement à 58 500$US en Irlande, 17 100$US, en Angleterre, 12 500$US en France ou encore 11 000$US dans l'État américain de l'Ohio

Les prix des terres canadiennes sont aussi plus abordables que ceux des terres dans les pays de comme la Pologne (6660$ US), la Roumanie (4855$US) et la Bulgarie (3120$US).

Selon plusieurs experts, la croissance économique soutenue en Chine entraînera des changements dans l'alimentation de la population. La classe moyenne chinoise émergente consommera davantage de viande, notamment le porc, ce qui aura un effet multiplicateur sur la demande de grains et de céréales nécessaires pour nourrir les bêtes. On estime qu'il faut sept livres de grain pour produire une livre de boeuf.

Selon les projections de l'ONU, la population mondiale devrait continuer à croître au cours quatre prochaines décennies avant de se stabiliser à environ neuf milliards d'ici 2050. La population mondiale se chiffre à 6,8 milliards. Mais la Banque mondiale prévoit que la demande en matière de nourriture bondira de 50% d'ici 2030.

Parallèlement, les terres arables continueront de diminuer à un rythme inquiétant. En 1950, il y avait 0,5 hectare de terres arables par habitant sur la planète. Aujourd'hui, on évalue à 0,25 hectare la superficie de terres arables par personne.

Et on estime que l'équivalent de la superficie de la ville de New York de terre arable disparaît à chaque semaine sur la planète à cause de divers facteurs, dont la déforestation, la pollution, la désertification, le manque d'irrigation et des pratiques agricoles inappropriées, selon l'International Soil Reference and Information Centre (ISRIC).