Dans l'Atlantique, près des côtes de la Namibie, une petite société montréalaise racle le fond des eaux. Elle cherche un trésor caché là depuis longtemps, bien avant les pirates et les corsaires, depuis des millions d'années en fait: des diamants.

Afri-Can Minéraux Marins [[|ticker sym='V.AFA'|]], auparavant connue sous le nom d'Exploration Nord, veut mettre en valeur une exploitation diamantifère marine, comme le fait déjà le géant De Beers sur le littoral namibien. L'entreprise a mis la main en 2000 sur une concession qui s'étend sur pas moins de 1000 kilomètres carrés.

Quatre gisements

Le diamant transporté du centre du continent vers la mer au fil des millénaires y a ses propres particularités. «Environ 95% des diamants y sont de qualité supérieure, explique le président et chef de la direction d'Afri-Can, Pierre Léveillé. À travers les turbulences du transport, seuls les diamants parfaits se sont rendus à la mer. Les autres se fracturaient.»

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Et en raison du mouvement du diamant dans l'eau et le gravier, il est déjà partiellement poli, ce qui augmente sa valeur.

Jusqu'à maintenant, Afri-Can a détecté la présence de quatre gisements distincts dans sa zone d'exploration. En mai, la société a terminé la première phase de son programme d'échantillonnage. Avec des résultats encourageants, estime Pierre Léveillé.

«Avec ce qu'on vient de faire, on pourra faire un calcul de ressources inférées dans les prochains mois.»

Pierre Léveillé soutient qu'une mise en production peut être envisagée aussi tôt que dans 12 ou 18 mois.

«Ce qui est intéressant dans le secteur marin, c'est que nous utilisons à peu près les mêmes équipements pour l'exploration et la production. Ça nous permet déjà de ramasser assez de données pour bâtir un début d'études économiques. Quand on sera rendu à l'étape de l'étude de faisabilité, elle va se faire toute seule.»

De longs délais

Mais Pierre Léveillé convient que le projet s'est développé très lentement dans les 10 dernières années. «C'a été long parce qu'il y avait des périodes où il n'y avait aucun bateau spécialisé disponible.»

L'exploration diamantifère marine se fait avec un bateau semblable à ceux utilisés pour les forages pétroliers, avec des équipements modifiés. Mais le diamant s'étend sur la roche de fond et il n'est pas nécessaire de forer le sol pour aller chercher le minerai.

En 2007, de nouveaux problèmes avec le propriétaire du bateau ont entraîné un nouveau retard de deux ans dans l'exploration.

Un retard pendant lequel les actionnaires se sont créé de grandes attentes. «Quand les premiers résultats sont sortis, on a réalisé que leurs attentes étaient complètement irréelles», soutient Pierre Léveillé.

La conséquence, c'est que le titre d'Afri-Can, coté à la Bourse de croissance TSX, a perdu 60% depuis avril. À la clôture hier, le titre s'échangeait à 11 cents, en baisse de 3 cents.

Afri-Can détient 70% des intérêts dans la propriété appelée Bloc J. Elle y a investi plus de 6,5 millions US. La société namibienne Woduna Mining est le partenaire d'Afri-Can.