Le projet d'AAER de devenir le premier fabricant québécois de turbines d'éoliennes vient de prendre fin, avec la vente de ses actifs à l'entreprise américaine Pioneer Power Solutions pour 450 000$.

L'entreprise de Bromont avait demandé la protection de la loi pour se restructurer le 8 avril dernier, après avoir tenté en vain de refinancer ses activités. Une double transaction a finalement été approuvée par la cour cette semaine.

Pioneer Power Solutions acquiert pour 450 000$ la plus grande partie des stocks et les droits de propriété intellectuelle détenus par AAER. Une autre firme, Plessitech, achètera d'autres éléments d'actif pour 280 000$.

Le produit de ces transactions servira à payer les salaires dus aux employés et le loyer de l'ancienne usine de Hyundai qu'occupait AAER à Bromont. Les créanciers, à qui AAER devait un total de 14,7 millions de dollars, ne peuvent espérer être remboursés. Parmi eux, Investissement Québec perdra 2,5 millions.

Onze entreprises avaient démontré de l'intérêt pour le rachat d'AAER à la suite d'une sollicitation initiée par la firme Deloitte.

Pioneer Power Solutions, qui part avec le plus gros morceau d'AAER, veut s'en servir pour mettre les pieds dans le marché de petits projets éoliens, comme AAER tentait de le faire depuis 10 ans.

Ironiquement, Pioneer est un fournisseur d'Hydro-Québec, à qui elle vend des transformateurs. AAER a été ignorée par Hydro-Québec lors d'un appel d'offres pour l'achat de 2000 mégawatts d'énergie éolienne auquel l'entreprise québécoise avait participé. Dans les soumissions retenues par la société d'État, tous les turbiniers sont étrangers.

AAER avait ensuite beaucoup misé sur le projet éolien de Northland Power à Mont-Louis, en Gaspésie, qui ne s'est pas concrétisé. Après avoir licencié une partie de ses employés et tenté en vain de se refinancer, AAER s'est placée sous la protection de la loi.

Avec une technologie achetée en Europe, AAER fabriquait des éoliennes de 1 et de 2 mégawatts de puissance et visait des petits projets éoliens comptant de 1 à 5 éoliennes. L'entreprise en avait vendu quelques-uns aux États-Unis et voulait percer le marché ontarien. AAER avait inscrit ses actions en Bourse en 2006.