Les prix du pétrole ont nettement reculé mardi à New York, pénalisés par une série d'indicateurs économiques décevants en Europe et en Chine, de mauvais augure pour la demande d'énergie.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet a terminé à 72,58$, en baisse de 1,39$ par rapport à vendredi.

Les cours avaient rebondi la semaine dernière, passant de moins de 70$ à environ 75$. Mais après un week-end prolongé par un lundi férié aux États-Unis, les inquiétudes reprenaient le dessus.

«Il est difficile pour les cours de maintenir un rebond quand tous les deux ou trois jours, on a un rappel de la fragilité de l'économie», a estimé Phil Flynn, de PFG Best Research.

Dans la zone euro, le taux de chômage a légèrement augmenté en avril, à 10,1% contre 10% le mois précédent, ce qui constitue un nouveau record, et l'indice PMI manufacturier a baissé, reflétant un ralentissement de la croissance dans le secteur.

La Banque centrale européenne (BCE) a en outre estimé que les banques de la région risquaient de devoir inscrire dans leurs comptes 195 milliards d'euros de dépréciations supplémentaires d'ici à la fin 2011.

Dans la foulée, l'euro est tombé à son plus bas niveau en plus de quatre ans, près de 1,21$.

Autre source d'inquiétude, la Chine, où deux indices des directeurs d'achat ont reculé, reflétant un ralentissement de l'activité manufacturière lié aux mesures destinées à empêcher une surchauffe de l'économie.

Le marché pétrolier est très sensible à tout indice d'un ralentissement de l'activité dans le pays, qui constitue depuis plusieurs années le moteur de la consommation mondiale d'or noir.

Cette série d'indicateurs «confirme certaines inquiétudes du marché» concernant la reprise économique, a commenté Bart Melek, de BMO Capital Markets. «Le marché pétrolier va avoir besoin de catalyseurs positifs (pour rebondir, ndlr), et pour l'instant on ne les voit pas venir».