Les prix du pétrole sont repartis à la baisse vendredi à New York, après deux séances de fort rebond, dans un marché rattrapé par la crise budgétaire de la zone euro, alors que Fitch a abaissé la note de la dette de l'Espagne.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet a terminé à 73,97$, en recul de 58 cents par rapport à la veille.

Il avait pris près de six dollars, soit plus de 8%, sur les deux séances précédentes.

Après une matinée hésitante, les cours «ont clairement commencé à chuter quand Fitch a abaissé la note de la dette souveraine de l'Espagne», a constaté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

L'agence de notation a expliqué que la réduction de l'endettement du pays allait «matériellement réduire le taux de croissance de l'économie espagnole à moyen terme».

«Quand je réfléchis aux conséquences pour le marché pétrolier, je conclus que cela va affecter la demande de pétrole, parce que l'économie va mettre plus de temps à se reprendre, a estimé Andy Lipow. La crise de la dette en Europe n'est pas finie, le marché attend de voir quelles seront les prochaines annonces de réductions des dépenses.»

Outre la Grèce, au coeur de la crise, l'Espagne, le Portugal, l'Italie ou encore le Royaume-Uni ont annoncé des mesures pour réduire leurs dépenses publiques.

Selon M. Lipow, cela risque fort de se traduire par une baisse du pouvoir d'achat des ménages, et donc de la consommation de carburants.

À l'ouverture, la progression des cours avait été freinée par un indicateur moins bon que prévu aux États-Unis.

Les dépenses de consommation des ménages y sont restées stables en avril, après six mois consécutifs de hausse. Les analystes s'attendaient à une nouvelle progression.

L'attitude des consommateurs américains intéresse particulièrement le marché pétrolier avant un week-end prolongé par un lundi férié aux États-Unis. Ce week-end marque traditionnellement le début de la saison estivale, marquée par d'importants déplacements en voitures.