Ressources Strateco (T.RSC), qui veut mettre en valeur la première mine d'uranium au Québec, cherchera un partenaire stratégique dès qu'elle aura en main la licence qui lui permettra de passer à la prochaine phase d'exploration.

Strateco, qui tenait son assemblée annuelle hier à Montréal, fait la promotion du projet Matoush, situé dans les monts Otish, au nord-est du lac Mistassini et à 275 kilomètres de Chibougamau.

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La société estime qu'elle aura besoin de 50 millions de dollars pour mener à bien une importante phase d'exploration de 18 mois.

Cette phase comprendra la construction d'une rampe d'exploration de 2800 mètres afin de dégager 750 tonnes de minerai, qu'elle entreposera sous terre. Cette opération, qui vise en quelque sorte à confirmer les hypothèses d'exploration de la société, nécessitera aussi l'extraction de 286 000 tonnes de roches stériles.

La société compte environ 18 millions de dollars dans ses coffres, mais elle aura besoin de soutien pour financer les travaux.

Un soutien que le président et chef de la direction de l'entreprise, Guy Hébert, veut obtenir d'un potentiel partenaire stratégique. En échange, Strateco pourrait céder un pourcentage de la propriété, ou une proportion des bénéfices d'une éventuelle production.

Le nucléaire

Cet appui pourrait sans doute venir des producteurs d'énergie nucléaire, estime M. Hébert. Aux États-Unis, par exemple, des fournisseurs d'électricité ont des projets de centrale nucléaire, mais la production américaine d'uranium est faible. Ces fournisseurs pourraient donc être intéressés à sécuriser leur approvisionnement en uranium en s'associant à Strateco.

Cet intérêt pourrait aussi provenir de l'Asie, notamment de la Chine. Guy Hébert dit avoir des contacts avec des acteurs chinois, mais il préfère attendre d'obtenir la licence avant d'aller plus loin.

«Nous refusons des associations présentement, a dit M. Hébert à La Presse Affaires. Quand nous aurons nos licences pour la prochaine phase d'exploration, beaucoup de risque sera enlevé.»

Strateco prévoit obtenir les permis nécessaires l'automne prochain.

Déception quant à l'action

Si M. Hébert souhaite attendre un peu, c'est peut-être aussi parce que le prix actuel de l'action le déçoit. Le titre a clôturé à 68 cents hier à Toronto. Il avait pourtant dépassé le dollar en janvier dernier, et s'échangeait à près de 3,80$ dans la première moitié de 2007.

«La prochaine étape que la marché attend, c'est la licence, a soutenu Guy Hébert dans sa présentation aux actionnaires. C'est là que le titre devrait réagir.»

Les quatre analystes qui suivent Strateco recommandent l'achat du titre. Éric Lemieux, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, accorde une mention d'achat spéculatif et utilise la cible la plus élevée, à 3,25$. Duncan McKeen, de Macquarie, a la cible la plus faible, à 90 cents sur 12 mois.

Si Strateco franchit avec succès toutes les étapes, le projet Matoush pourrait entrer en production au début de 2014, avec une production moyenne de 2,7 millions de livres d'uranium par année. Cela équivaut grosso modo à 1% de la production mondiale actuelle.