Les prix du baril ont poursuivi leur rebond jeudi à New York, le baril gagnant 3,04$ à 74,55$, soit plus de 4%, dans le sillage des marchés boursiers et alors que les États-Unis ont prolongé leur moratoire sur les forages pétroliers en mer.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet a terminé à 74,55$, en hausse de 3,04$ par rapport à la veille.

Sur les deux dernières séances, il accumule un rebond de près de 6$, soit plus de 8%.

«Le marché a reçu une bonne dose d'optimisme», a résumé Phil Flynn, de PFG Best Research. «Il était temps : les prix avaient chuté de 87$ à 65$» depuis trois semaines environ.

«C'est un rebond dans le sillage des marchés boursiers, a jugé de son côté Ellis Eckland, analyste indépendant. Les gens sont plus optimistes quant au fait que l'euro ne va pas s'effondrer, et moins effrayés au sujet de l'économie».

Wall Street, qui suivait elle-même les marchés européens, évoluait en forte hausse jeudi en deuxième partie de séance, et l'euro rebondissait à presque 1,24$, contre moins de 1,22$ la veille.

Selon Ellis Eckland, les opérateurs ont aussi réagi à la conférence de presse du président américain Barack Obama.

Confronté à la marée noire dans le golfe du Mexique, la pire jamais vue aux États-Unis, il a annoncé qu'il prolongeait de six mois le moratoire sur les forages pétroliers en mer. Il suspend en outre un projet d'exploration de pétrole au large de l'Alaska qui devait être attribué au groupe anglo-néerlandais Shell, ainsi qu'un autre projet moins avancé d'octroi de concessions pétrolières au large de la Virginie.

«Les États-Unis tirent un tiers de leur production de brut des forages en mer, a rappelé M. Eckland. Si l'on ne fore plus, cette production peut tout simplement disparaître», a-t-il ajouté, expliquant que les puits devaient être renouvelés fréquemment.

«Si le moratoire dure deux ou trois ans, cela va provoquer une baisse de la production (américaine de brut), d'environ 300 000 barils par jour, si cela dure encore plus, cela sera très très important», a-t-il prévenu.

Les États-Unis produisent en tout un peu plus de cinq millions de barils de brut par jour.