Les prix du pétrole ont de nouveau baissé vendredi à New York, dans un marché incapable de rebondir face à la crise budgétaire de la zone euro et ses possibles conséquences sur la reprise économique.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet, nouveau contrat de référence, a terminé à 70,04$; en recul de 76 cents par rapport à la veille.

«Le marché a essayé de se stabiliser, mais a recommencé à baisser en fin de journée, a constaté Tom Bentz, de BNP Paribas. Rien n'a changé, la tendance est toujours à la baisse, jusqu'à preuve du contraire. Il nous faut une stabilisation de tous les marchés, des Bourses qui se reprennent, des statistiques économiques positives, moins de négativité en provenance d'Europe...»

Les cours du brut à New York ont perdu environ 20% depuis le début du mois. Sur les deux dernières semaines, ils n'ont fini en hausse qu'à deux reprises.

«Le marché est toujours dominé par la peur», a résumé Phil Flynn, de PFG Best Research. «Cela ressemble beaucoup à la chute des prix qui avait suivi la faillite de (la banque) Lehman Brothers».

«Cela fait des mois que le marché ignorait le fait que l'offre est abondante, parce qu'il croyait que le pire de la crise était passé», a-t-il ajouté. «Il est maintenant évident, vu ce qui se passe en Europe, que des jours difficiles nous attendent, et donc le marché remet en question ses attentes de demande d'énergie. Si l'optimisme pour l'économie disparaît, il ne reste plus qu'une offre à un niveau record».

Les opérateurs craignent que les mesures d'austérité mises en place dans la zone euro n'affectent la demande d'énergie. Ils s'interrogent également sur l'effet de la crise actuelle sur la reprise de l'économie mondiale.