Les prix du pétrole ont continué de chuter lundi, le baril passant brièvement sous 70$ à New York, dans un marché toujours inquiet des conséquences de la crise de la dette qui touche la zone euro sur la reprise économique et la consommation d'énergie.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin a terminé à 70,06$, en recul de 1,55$ par rapport à vendredi.

Il a touché pendant la séance 69,27$, son plus bas niveau depuis le le 5 octobre 2009, après avoir plongé d'environ 15$ sur les deux semaines précédentes.

Cette baisse sans fin «reflète ce qui se passe en Europe, la crise de la dette est toujours là», a jugé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. «Le marché reste inquiet de la manière dont les gouvernements vont réduire leurs déficits: se prêter les uns aux autres ne résout pas le problème».

Les mesures drastiques déjà annoncées par certains pays européens - Grèce, Espagne et Portugal - pour réduire leur dette publique risquent d'affecter la consommation des ménages, à laquelle est très sensible la demande de carburants, a souligné M. Lipow.

«Le marché était déjà dans une spirale de baisse, et l'indice Empire State», qui mesure l'activité industrielle dans la région de New York, «a ajouté de la pression», a observé Jason Schenker, de Prestige Economics. Cet indicateur a chuté plus que prévu en mai, retombant à son plus bas niveau depuis janvier.

«Je pense qu'il faudrait de très bons indicateurs économiques, des assurances plus fortes concernant la crise grecque, des changements fondamentaux dans la situation des stocks (aux États-Unis) pour que le marché reparte à la hausse de manière significative», a avancé M. Schenker.

«Il y a un risque de nouvelle baisse des prix, au moins dans l'immédiat», a-t-il prévenu.