Le marché du London Metal Exchange (LME) a été chaotique cette semaine, les opérateurs hésitant entre les craintes sur la santé de l'Europe, et les signes, de plus en plus marqués, de reprise dans l'industrie.

«Le marché des métaux a continué à connaître des hauts et des bas cette semaine», notaient les analystes de Commerzbank.

«L'humeur des investisseurs est plombée par des inquiétudes sur le fait que les coupes budgétaires, que doivent mettre en place certains pays européens afin de contenir leurs déficits, pourraient freiner la reprise économique en Europe», expliquait Commerzbank.

Le week-end dernier, les pays membres de l'Union européenne (UE) se sont mis d'accord sur un plan de sauvetage qui prévoit jusqu'à 750 milliards d'euros pour aider les pays de la zone euro.

Après un accueil initial favorable à ce plan, le scepticisme des marchés est allé croissant, les investisseurs craignant que ce plan ne suffise pas à enrayer la crise grecque, ni à empêcher la contagion au sein de la zone euro, et qu'a terme, les problèmes de dette en zone euro ne pèsent à long terme sur la reprise économique en Europe.

En outre, des inquiétudes sur la Chine ont émergé, après la publication de chiffres industriels inférieurs aux attentes des analystes et qui pouvaient suggérer «une perte de vitesse après les niveaux élevés observés au premier trimestre» 2010, notait Gayle Berry, analyste chez Barclays Capital.

En effet, le rythme de la croissance de la production industrielle chinoise a ralenti en avril, enregistrant une hausse de 17,8% sur un an, après 18,1% en mars.

Pourtant, «ces dernières semaines un certain nombre d'indicateurs (principalement américains, ndlr) ont mis en lumière une accélération de l'activité» économique, notait Robin Bahr, analyste de Crédit Agricole CIB.

Autre élément traditionnellement haussier pour les cours, les quantités de métaux stockés sur le LME ont baissé cette semaine, à l'exception du plomb.

Pour Ed Meir, analyste du cabinet MF Global, le marché des métaux de base «est actuellement plutôt sans direction et difficile à négocier».

Le CUIVRE, considéré comme le baromètre du marché, a fini la semaine en légère progression.

«Le cuivre a évolué dans une fourchette de 300 dollars cette semaine, pour finir sur une hausse insignifiante», notait Ed Meir.

Le marché semblait ainsi ignorer une tension sur le plan de l'offre. En effet, la mine géante chilienne de Collahuasi, qui produit environ 3% du cuivre mondial, a interrompu sa production, après la suspension de négociations visant à mettre fin à une grève.

Le site, géré par les groupes suisse Xstrata et anglo-sud-africain Anglo American, est bloqué depuis vendredi par le personnel des sous-traitants qui réclame une augmentation de salaire, de meilleures conditions de travail et de logement, similaires à ceux des salariés de la mine elle-même.



L'ALUMINIUM s'est stabilisé cette semaine.

Sur le plan de la demande, «la Chine semble prendre des mesures concertées pour freiner la croissance de l'industrie de l'aluminium, après plusieurs années d'une expansion sans entrave», expliquait Barclays Capital, citant l'annonce d'une augmentation des prix de l'énergie pour les industriels, incluant l'aluminium, et la suspension des nouveaux projets d'aluminium pour trois ans dans la province de Henan, où se concentrent les fonderies.

L'ÉTAIN s'est stabilisé.

Le ZINC, le NICKEL et le PLOMB ont baissé respectivement de 1,8%, 3% et 2,4%.

Sur le LME, une tonne de cuivre pour livraison dans trois mois valait 6908$ la tonne vendredi à 13h contre 6891$ la tonne vendredi dernier à 9h.

L'aluminium valait 2093$ la tonne contre 2090$.

Le plomb valait 1950$ la tonne contre 1999$.

L'étain valait 17 500$ contre 17 575$.

Le nickel valait 21 650$ la tonne contre 22 232$.

Le zinc valait 2050$ contre 2089$.