Les cours de l'or ont encore grimpé à des sommets inédits cette semaine, jusqu'à près de 1250$, tandis que l'argent frôlait le seuil de 20$ l'once, les métaux précieux ayant les faveurs d'investisseurs en quête de sécurité sur fond de crise européenne.

OR

Les cours de l'or ont décroché records sur records cette semaine, jusqu'à s'approcher du seuil 1250$ l'once, le métal jaune attirant les investisseurs épris de sécurité dans un contexte d'inquiétudes persistantes sur les dettes des pays de la zone euro.

La flambée s'est arrêtée à 1249,40$, un prix encore jamais vu sur le marché au comptant de Londres, qui sert de référence mondiale.

La flambée du métal jaune est une conséquence directe de la crise de la dette européenne. Les marchés continuent à douter de la capacité de la zone euro à sortir de la tourmente, malgré le plan de soutien de 750 milliards d'euros décidé le week-end dernier par les responsables européens.

«L'attrait de l'or en tant que valeur refuge est redevenu évident, alors que les perspectives d'un nouvel accroissement de la masse monétaire en Europe et les inquiétudes sur l'inflation refont surface», commentait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital.

Le scepticisme des investisseurs envers le plan de sauvetage européen a été alimenté par la volte-face de la Banque centrale européenne (BCE), qui a entamé un programme de rachat d'obligations d'État de la zone euro, pratique qu'elle avait auparavant fermement écartée.

«L'inflation nous menace, et l'or, comme d'habitude, est son baromètre le plus sensible. Bientôt, nous verrons d'autres matières premières grimper», prédit ainsi Pier-Alberto Furno, directeur du fonds Nemesis Asset Management.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a fini à 1236,50$ vendredi au fixing du soir, contre 1202,50$ le vendredi précédent.

ARGENT

Dopé par la hausse des cours de l'or, l'argent a grimpé à un niveau plus vu depuis plus de 2 ans.

Le métal gris a grimpé jeudi jusqu'à 19,64$, non loin des 20$ l'once atteints en mars 2008.

Le métal gris a fini à 19,64$ vendredi, contre 17,70$ vendredi dernier.



PLATINE/PALLADIUM


Les métaux du groupe platine ont rebondi dans le sillage de l'or et l'argent, s'approchant de nouveau de leurs pics de la fin avril.

Après avoir touché fin avril des sommets depuis près de deux ans (à 1756,25$ l'once et 573,40$), le platine et le palladium avaient reculé la semaine dernière, victimes du renforcement du dollar.

Mais les achats ont repris cette semaine, les deux métaux bénéficiant eux aussi d'une fuite des investisseurs vers la sécurité.

Les prix du platine et du palladium sont appelés à grimper en 2010, soutenus par la reprise industrielle et l'appétit croissant des investisseurs pour les métaux précieux, a d'ailleurs indiqué vendredi dans ses perspectives annuelles 2010 le leader mondial des platinoïdes Johnson Matthey.

«Le platine devrait s'échanger entre 1600$ et 2000$ l'once dans les six prochains mois», avertit le rapport.

Sur un marché que Johnson Matthey voit «proche de l'équilibre» en 2010, le métal devrait profiter essentiellement de l'intérêt des investisseurs (qui achètent le métal comme un placement, par opposition aux consommateurs physiques, industriels ou joailliers).

Sur l'année 2009, le marché du platine a affiché un surplus de 285 000 onces, contre un déficit de 220 000 onces l'année précédente, un retournement dû à une forte chute de la demande (- 11,9%), sur fond de récession économique mondiale.

Quant au palladium, il pourrait, dans une configuration favorable, grimper jusqu'à 700$ l'once et ne devrait pas descendre sous le seuil de 475$ dans les six prochains mois, prédit Johnson Matthey.

En 2009, le marché du palladium a affiché un surplus de 760 000 onces.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1721$ vendredi contre 1651$ l'once vendredi dernier.

L'once de palladium a terminé à 536$ contre 505$ une semaine plus tôt.