Les cours de l'or ont encore amélioré leur record vendredi, s'approchant plus près encore de 1250$ US l'once, alors que le métal jaune attirait les investisseurs épris de sécurité dans un contexte d'inquiétudes persistantes sur les dettes des pays de la zone euro.

L'once a atteint 1249,40$ US ce matin sur le London Bullion Market, le marché au comptant de Londres, qui sert de référence mondiale, avant de s'effriter d'environ deux dollars.

La flambée du métal jaune est une conséquence directe de la crise de la dette européenne. Les marchés continuent à douter de la capacité de la zone euro à sortir de la tourmente, malgré le méga-plan de soutien de 750 milliards d'euros décidé le week-end dernier par les responsables européens.

«En ces temps d'incertitudes persistantes, l'or devrait continuer à bénéficier d'une grande demande et les prix devraient être bien soutenus, tandis que des investisseurs supplémentaires devraient être attirés par la barre psychologique importante des 1000 euros», notaient les économistes de Commerzbank, barre que le métal jaune a tout juste franchi vendredi à quelque 1001 euros l'once, un nouveau record historique.

L'once d'or volait également de records en records en livres sterling, grimpant jusqu'à 857 livres vendredi.

La contre-performance actuelle de l'euro et de la livre face au dollar renforce par ailleurs ce mouvement de hausse. En effet, l'euro est tombé vendredi à 1,2433$ US, son plus bas niveau en près de 18 mois, et la livre sterling a touché 1,4497$ US, à courte distance d'un plus bas depuis avril 2009 atteint une semaine auparavant.

«L'attrait de l'or en tant que valeur refuge est redevenu évident, alors que les perspectives d'un nouvel accroissement de la base monétaire en Europe et les inquiétudes sur l'inflation refont surface», commentait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital.

En effet, le scepticisme des investisseurs envers le plan de sauvetage européen a été alimenté par la volte-face de la Banque centrale européenne (BCE), qui a entamé un programme de rachat d'obligations d'État de la zone euro, pratique qu'elle avait auparavant fermement écartée.

Contrairement aux actions ou aux obligations, qui dépendent d'un émetteur (une entreprise ou un État), le métal jaune ne présente aucun risque de défaut, ce qui en fait la valeur refuge idéale.

Les grands bénéficiaires de cet engouement sont, sans surprise, les fonds cotés ETFs, des véhicules financiers très prisés pour leur simplicité d'utilisation. Le fonds américain SPRD Gold Trust, le plus gros d'entre eux, a vu cette semaine sa cagnotte atteindre 1209,50 tonnes, un niveau légèrement supérieur aux réserves de la banque centrale suisse.