Les prix du pétrole ont nettement reculé mercredi à New York, sous le poids de réserves de brut de plus en plus abondantes aux États-Unis, notamment dans le principal centre de stockage du pays.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin a terminé à 75,65$, en recul de 72 cents par rapport à la veille.

Les cours, qui avaient connu un début de séance hésitant, sont partis à la baisse après la diffusion des statistiques hebdomadaires du département américain de l'Énergie sur les réserves pétrolières du pays.

Elles ont révélé une nouvelle augmentation plus importante que prévu des stocks de brut, de 1,9 million de barils la semaine dernière.

Et surtout, les réserves au terminal de Cushing (Oklahoma) ont atteint 37 millions de barils, un record, contre 36,2 millions de barils une semaine plus tôt. À ce niveau, elles sont «dangereusement proches de la capacité théorique» du terminal, a noté Nick Brown, de Natixis.

«C'est le point de livraison du contrat du brut du Nymex, mais c'est aussi tout simplement le plus grand parking de brut aux États-Unis, a expliqué Antoine Halff, de Newedge Group. Il semble que la capacité (du terminal) ait été accrue, mais (..) le marché n'en a pas encore la preuve.»

Le manque de place pousse les investisseurs à accepter des bas prix pour se défaire de leur marchandise.

Dans son rapport mensuel, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la baisse sa prévision de demande mondiale en 2010, de 220 000 barils par jour. Ce changement fait suite à trois révisions consécutives à la hausse.

La veille, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole avait maintenu sa prévision de hausse de la consommation mondiale de brut cette année, tandis que l'agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) l'avait légèrement relevée.

«Même si la demande progresse de manière spectaculaire, cela prendra du temps pour réduire notre offre», a estimé Phil Flynn, de PFG Best Research.