La marée noire dans le golfe du Mexique et l'incertitude qu'elle entraîne quant à l'avenir de l'exploitation en mer ne feront probablement pas flamber de sitôt les prix du pétrole, selon un rapport de Marchés mondiaux CIBC.

Le dernier rapport «Global Positioning Strategy» de la Banque CIBC ajoute que même la résolution de la crise de la dette en Europe ne poussera fort probablement pas ces prix plus haut.

En fait, sur le marché du pétrole, plusieurs forces contraires entreraient plutôt en jeu pour maintenir les prix sous la barre des 100$ US au cours des 18 prochains mois, lesquels devraient s'établir en moyenne à 80$ US le baril cette année et à 85$US en 2011.

L'économiste principal Peter Buchanan rappelle que de nombreux pays, y compris le principal consommateur de pétrole, les États-Unis, devront réduire des déficits démesurés; le frein exercé par ces mesures fera en sorte que le rythme de la reprise mondiale ne sera pas comparable à celui des reprises antérieures, limitant ainsi la demande en pétrole.

Il croit aussi que la vigueur actuelle de la demande chinoise en pétrole est probablement temporaire et que l'augmentation de la demande chinoise en pétrole ne compensera pas complètement une demande anémique ailleurs.

M. Buchanan remarque que les stocks mondiaux de pétrole recommencent à grimper, indiquant que les marchés sont bien fournis et qu'une brusque flambée des prix est improbable pour le moment. De plus, dit-il, l'OPEP - dont l'excédent de capacité s'établit entre cinq et six millions de barils par jour - pourrait facilement l'utiliser pour faire face à une augmentation de la demande au cours des prochains mois.

M. Buchanan note enfin que les prix du pétrole sont cycliques et que, historiquement, ses sommets sont espacés en moyenne de quatre à cinq ans. Le prochain sommet ne devrait donc être atteint qu'en 2012 ou 2013.