Les prix du pétrole ont fini en baisse mardi à New York, après une séance volatile, dans un marché toujours nerveux face aux difficultés budgétaires de la zone euro.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin a terminé à 76,37$, en recul de 43 cents par rapport à la veille.

À Londres en revanche, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 37 cents à 80,49$.

«Le marché pétrolier suit presque totalement le marché boursier, a constaté Ellis Eckland, analyste indépendant. L'inquiétude numéro un pour les courtiers, le principal facteur qui influe sur les marchés boursier et des matières premières, c'est la situation en Europe.»

Les cours du brut ont changé de direction plusieurs fois au cours de la journée, à l'image des indices de Wall Street, où les investisseurs s'interrogeaient sur le plan d'urgence adopté la veille en zone euro.

Son annonce avait permis au brut de rebondir de 1,69$ lundi, après un plongeon d'environ 11$ sur l'ensemble de la semaine dernière.

«Malgré l'accord dans l'Union européenne pour soutenir les pays européens à faire face à leurs dettes, les craintes demeurent, et le marché reste prudent», ont commenté les analystes de Barclays Capital. Ce plan «démontre la détermination des pays de l'UE et de la Banque centrale européenne (...). Cela dit, l'incertitude persiste sur son efficacité et quant à savoir si les prêts devront être approuvés par les parlements nationaux, et donc s'ils seront disponibles immédiatement», ont-il expliqué.

Côté demande, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a maintenu sa prévision de hausse de la consommation mondiale de brut, à 85,38 millions de barils par jour, soit 900 000 barils par jour de plus qu'en 2009. Elle s'est montrée particulièrement prudente concernant la demande aux États-Unis pendant l'été.

De son côté, l'agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) a légèrement relevé sa prévision de consommation mondiale pour 2010, tout en répétant que la demande progresserait surtout en Asie-Pacifique et au Moyen-Orient.

L'agence, émanation du département américain de l'Énergie, s'attend à un rebond de la demande mondiale de 1,6 mbj cette année, ce qui la porterait à 85,55 mbj, après deux années consécutives de recul.

Mercredi, les analystes se pencheront sur les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Énergie (DoE), qui pourraient renforcer encore la conviction, chez de nombreux opérateurs, que le marché est saturé de pétrole.

Selon les prévisions des analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les réserves de brut auraient augmenté de 800 000 barils, celles d'essence de 700 000 barils et celle de produits distillées (dont le gazole et le fioul de chauffage) d'un million de barils.

«Si la situation en Europe semble se calmer, les chiffres des stocks vont avoir de l'importance», a avancé Ellis Eckland.