Les prix du pétrole ont chuté de plus de 3$ mardi à New York, dans un marché miné par les problèmes de dette souveraine en Europe et le renforcement de la monnaie américaine.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin a terminé à 82,74$, enregistrant une chute de 3,45$ par rapport à lundi.

«Les inquiétudes sur les dettes souveraines en zone euro ont créé un effet de contagion sur les nombreux marchés financiers, dont les actions et les matières premières», a expliqué Jason Schenker, de Prestige Economics.

Mardi, les marchés ont été minés par les inquiétudes persistantes sur les déficits budgétaires de la Grèce, mais aussi d'autres pays de la zone euro dont l'Espagne. Le pays s'est trouvé victime de rumeurs sur la nécessité pour lui aussi de recourir à l'aide financière internationale.

En conséquence, l'euro a chuté, au profit du dollar, se rapprochant du seuil de 1,30$, un plus bas depuis un an.

Vendu dans la monnaie américaine, le baril a perdu de son attractivité pour les investisseurs munis d'autres devises.

«On va avoir un niveau de volatilité significatif pendant que les investisseurs tentent de réconcilier les craintes sur les dettes souveraines et la reprise économique», a estimé Jason Schenker.

Si les inquiétudes s'apaisent sur une perturbation des livraisons de pétrole par voie maritime dans le golfe du Mexique à cause de la marée noire, les inquiétudes à long terme grandissaient, l'explosion de la plateforme pétrolière Deepwater risquant de remettre en cause le forage offshore, a noté Phil Flynn, de PFG Best Research.

Par ailleurs, les chiffres de l'activité manufacturière chinoise ont été «un peu décevants», a-t-il ajouté.

L'actualité offrait une «double peine pour le brut», a résumé Jason Schenker.

«Les inquiétudes mondiales (pour la croissance) posent un risque à la baisse en terme de demande pour le pétrole, et les craintes sur les dettes souveraines en Europe apportent du soutien au dollar, ce qui est aussi un risque à la baisse pour les prix du pétrole», a conclu l'analyste.