Les prix du pétrole ont terminé en nette baisse lundi à New York, dans une ambiance morose sur les marchés après les accusations portées contre Goldman Sachs et les perturbations du trafic aérien.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en mai a terminé à 81,45$s, en recul de 1,79$ par rapport à la clôture de vendredi.

Le contrat pour juin, qui deviendra la référence mercredi et qui était le plus échangé, a abandonné 1,50$ à 83,13$.

«Il y a un mouvement de désertion des matières premières en général. C'est en grande partie lié aux questions entourant les accusations de la SEC contre Goldman Sachs, et il y a une aversion générale au risque» sur les marchés, a expliqué Bart Melek, de BMO Capital Market.

L'annonce vendredi d'une plainte du gendarme boursier américain contre la banque d'affaires, accusée d'avoir trompé des investisseurs en leur vendant certains produits financiers liés aux titres hypothécaires à risque américains («subprime»), a déprimé les investisseurs. En deux séance, le baril de brut a lâché un peu plus de 4$.

En soi, le facteur n'a pas d'impact direct sur la demande et l'offre de pétrole, a précisé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, mais l'affaire «a poussé les investisseurs à alléger leurs positions en actions et en matières premières».

Par ailleurs, les investisseurs surveillaient de près le projet d'une réforme de la régulation financière.

«Les marchés de matières premières sont considérés comme les plus influencés par le courtage en nom propre. Cela pose de nombreuses questions sur une régulation future sur les marchés de produits dérivés», a souligné Bart Melek.

D'un point de vue plus fondamental, le marché était secoué par les interrogations autour de l'impact sur la demande de kérosène des avions cloués au sol par le passage du nuage de cendres échappé du volcan islandais Eyjafjöll, et sur l'économie européenne en général.

«Il est difficile de calculer la totalité de l'impact du trafic cloué au sol par le volcan, mais l'effet net se situe probablement dans la fourchette de 500 000 à 1 million de barils par jour en moins pour la demande. C'est un montant énorme», a estimé dans une note Torbjorn Kjus, de DnB NOR Markets.