Hydro-Québec a bien reçu le message du gouvernement qui veut que ses sociétés d'État soient plus rentables. La société d'État éliminera 700 emplois d'ici cinq ans en remplaçant tous les compteurs de son réseau par des compteurs intelligents.

C'est une des mesures qui sera mise en place pour livrer les 250 millions de revenus supplémentaires réclamés par le gouvernement, a indiqué hier le président-directeur général, Thierry Vandal, après s'être adressé à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

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Les réductions d'effectif sont plutôt rares chez Hydro-Québec. En plus des lecteurs de compteurs qui se retrouveront sans emploi, il y a en aura d'autres, a indiqué M. Vandal. Mais ça se fera graduellement et sans trop de mal, parce qu'il y a beaucoup de départs à la retraite.

«On va livrer ce qui a été demandé», a dit Thierry Vandal, en précisant que les 250 millions proviendront d'une combinaison de revenus supplémentaires et de réductions des dépenses.

Hydro entend aussi se conformer à la volonté du gouvernement en matière de réduction de primes pour 2010. En 2009, tout le monde chez Hydro a eu droit aux primes de rendement. Pour le président, la prime est de 125 267 $ et s'ajoute à son salaire de base de 421 008 $, pour un total de 546 275 $.

La société d'État affiche des revenus en baisse de 2,5 % et un bénéfice net de 3 milliards, en hausse de 0,7 % par rapport à 2008. Même si l'augmentation de la rentabilité en modeste, Thierry Vandal en est très satisfait. «Les vents contraires étaient pas mal forts en 2009», a-t-il souligné.

À cause de la récession, les entreprises québécoises ont consommé moins d'électricité, ce qui privé Hydro de revenus de 207 millions. La chute du prix de l'aluminium, qui sert de base aux contrats secrets conclus avec les alumineries, a réduit les revenus de 254 millions de plus.

En outre, les exportations ont été beaucoup moins rentables, à cause de la baisse des prix de l'électricité sur le marché américain. Hydro a exporté 18,5 milliards de kilowattheures aux États-Unis, soit 22 % de plus qu'en 2008. Le prix moyen a été de 6,8 cents le kilowattheure, soit 30 % de moins qu'en 2008.

Les exportations restent rentables pour Hydro-Québec, mais dans une moindre mesure. Elles représentaient 8 % des ventes et 32 % des profits en 2008, mais 10 % des ventes et 22 % du bénéfice net en 2009.

Le contrat à long terme qui sera renouvelé avec le Vermont rapportera plus que 4,5 cents le kilowattheure, qui est le prix actuel du marché de la Nouvelle-Angleterre, a précisé hier M. Vandal. En 2012, au cours du début des livraisons au Vermont, ce prix sera probablement entre 6 et 7 cents, a-t-il dit.

Limiter les dégâts

Grâce à sa politique de couverture, Hydro-Québec a pu réduire l'impact de la récession sur sa rentabilité. Selon Thierry Vandal, sans cette stratégie de couverture, les profits auraient été de 2,4 milliards plutôt que de 3 milliards.

Les trois quarts de ces profits de 3 milliards sont versés au gouvernement. Le dividende de 2009 est donc de 2,1 milliards, soit 84 millions de moins qu'en 2008.

Par ailleurs, Thierry Vandal a minimisé de l'échec de l'acquisition d'ÉnergieNB. C'est une occasion qui s'est présentée et qu'on a examinée, a-t-il expliqué. «On tourne la page.»

Selon lui, Hydro a d'autres options pour améliorer son accès au marché américain. La construction d'une nouvelle ligne de transport entre le Québec et le sud du New Hampshire, avec ses partenaires américains Northeast Utilities et Nstar, en est une, a-t-il indiqué.

Cette option est plus prometteuse que celle d'un lien sous le lac Champlain et la rivière Hudson jusqu'à New York, selon lui. Ce projet piloté par une entreprise de Toronto est techniquement «très complexe» et son coût est «très élevé», a commenté Thierry Vandal.