Des organismes écologistes des deux côtés de la frontière veulent avoir un portrait scientifique clair de l'impact de l'exportation d'hydroélectricité québécoise vers la Nouvelle-Angleterre.

Les organismes canadiens Equiterre et Initiative Boréale du Canada et leurs collègues américains du groupe Pew Environment et de la Conservation Law Foundation ont annoncé mercredi le lancement d'appels d'offres pour une série d'études d'impact à cet effet.

Steven Guilbeault, coordonateur général adjoint d'Equiterre, a expliqué en conférence de presse à Montréal que le Plan Nord du gouvernement Charest, avec ses projets de développement hydroélectrique et l'objectif avoué d'exportation, imposait une analyse plus approfondie des conséquences.

M. Guilbeault a également dû reconnaître que l'approche historique d'opposition des groupes écologistes aux grands barrages, issue d'une analyse locale ou régionale à l'origine, devait être revue dans le contexte actuel de réchauffement climatique.

Il a cependant précisé que, pour revoir cette position, il était essentiel que tous aient les mêmes données objectives pour évaluer les projets d'exportation.

Les études devront ainsi, notamment, se pencher sur les émissions de gaz à effet de serre de la production d'énergie hydroélectrique, et sur les impacts des projets de barrages hydroélectriques sur les écosystèmes, la flore et la faune et les populations locales.

Les études doivent aussi, entre autres, analyser la prétention voulant que l'énergie hydroélectrique en provenance du Québec serve à remplacer la production d'énergie polluante des centrales au charbon de la Nouvelle-Angleterre.

Les porte-parole des groupes écologistes américains se sont dits impressionnés par la volonté du gouvernement Charest, dans son Plan Nord, de protéger au moins 50 pour cent de la forêt boréale québécoise et de faire en sorte que l'autre moitié soit développée dans le respect de l'environnement et du développement durable.