Personne ne met en doute la capacité d'Hydro-Québec de livrer des profits. Mais en ce qui concerne sa capacité de réduire ses coûts et d'améliorer son efficacité, c'est une autre histoire.

Année après année, devant la Régie de l'énergie, la plus grosse société d'État du Québec soumet des études qui comparent ses activités et celles d'entreprises similaires en Amérique du Nord. Les résultats de cette comparaison ne sont pas à l'avantage d'Hydro-Québec.

«Hydro-Québec demeure toujours moins performante que la majorité des entreprises comparables», soulignent les quatre économistes qui ont été mandatés par le gouvernement pour l'aider à mettre de l'ordre dans les finances publiques.

Robert Gagné, Claude Montmarquette, Luc Godbout et Pierre Fortin, ont estimé qu'Hydro aurait pu économiser 60 millions au cours des deux dernières années avec une performance égale à celles des meilleurs de l'industrie.

Ni Hydro ni les autres sociétés d'État commerciales comme la SAQ et Loto-Québec ne peuvent échapper à un examen sérieux des dépenses publiques, soulignent les économistes.

«Toutes les entreprises publiques et parapubliques devraient être confrontées à une forme de concurrence», renchérit Claude Montmarquette en entrevue avec La Presse Affaires.

Le problème, c'est qu'à part Hydro, aucune autre ne soumet des indicateurs qui permettraient de comparer leur performance. Et dans le cas d'Hydro, les comparaisons ne sont pas suivies d'améliorations, comme on pourrait s'y attendre.

La tâche n'est pas facile. La liste du vérificateur général du Québec contient 275 organismes publics. Monique Jérôme-Forget, quand elle était présidente du Conseil du Trésor, en avait ciblé 188 pour les examiner de plus près, dans ce qu'elle appelait la réingénierie de l'État.

Sous sa direction, le Conseil du Trésor a examiné ces 188 organismes et après des années de travail, seulement 24 ont été abolis.