«Il n'y a pas de limitation au budget d'exploration.»

Pour le président et chef de la direction de Semafo [[|ticker sym='T.SMF'|]], Benoit La Salle, l'avenir de l'entreprise passe d'abord et avant tout par l'exploration et la croissance organique.

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«On contrôle bien ce type de croissance, dit M. La Salle, en entrevue avec La Presse Affaires en marge de la publication des résultats de l'entreprise. Les permis sont déjà à nous. On met de l'argent en exploration et on trouve encore des ressources. En tant que société, nous sommes évalués à environ 200$ l'once, tandis que trouver une once nous coûte encore moins de 10$.»

La mine Mana

Prenons, par exemple, le grand projet d'exploration à la mine Mana, au Burkina Faso. Autour de la carrière Wona, rattachée à la mine Mana, Semafo a découvert quelques extensions, de sorte qu'elle estime à 5 millions d'onces le potentiel d'une zone de 5 kilomètres. Or, la signature minéralogique de la zone Wona s'étend sur pas moins de 90 kilomètres.

Pour l'instant, le budget d'exploration total de Semafo pour 2010 atteint 13 millions de dollars, dont 9 millions à Mana. Mais on comprend bien que Semafo est prête à mettre les sommes qu'il faudra pour faire de nouvelles trouvailles.

Ce parti pris pour l'exploration n'exclut pas de nouvelles acquisitions pour Semafo. Mais l'entreprise n'achètera pas à tout prix.

«Nous sommes très actifs, nous étudions des projets d'acquisitions, a indiqué Benoit La Salle en téléconférence avec les analystes. Mais nos critères sont très élevés. On cherche un projet rentable, et semblable à ce qu'on fait déjà. En 2009, on a regardé quatre dossiers, et nous avons passé notre tour, sans regret.»

Année record, titre en baisse

Même si Semafo a réécrit le livre d'histoire de l'entreprise avec une flopée de records annuels en 2009, les résultats du quatrième trimestre ont vraisemblablement déçu les marchés hier. Le titre a perdu 5,2%, pour clôturer à 5,08$, à la Bourse de Toronto.

Semafo, qui compte trois mines en activité en Afrique de l'Ouest, a pourtant enregistré des ventes records de 73,3 millions US dans le dernier trimestre de 2009. Mais le bénéfice net de 4 cents US par action était loin du consensus de 7 cents US. Des coûts plus élevés que prévu ont aussi déçu certains analystes, dont Andrew Breichmanas, de BMO Marchés des capitaux.

Nana Sangmuah, de la firme torontoise Clarus Securities, estime néanmoins que «les résultats du quatrième trimestre confirment de robustes opérations».

Pour l'ensemble de 2009, première année d'exploitation complète de la mine phare Mana, Semafo a haussé sa production de 24% et ses revenus, de 42% (241 millions).

Le bénéfice net de l'entreprise atteint 18 cents par action, comparativement à 10 cents en 2008, en excluant les fruits de la vente d'actifs. Le ratio dette/équité de la société est passé de 38 à 13% à la fin de 2009.

Le titre de Semafo a grimpé de 269% en 2009. Depuis janvier, l'action a pris près de 15%.