La demande de la Chine devrait continuer à constituer le moteur de la consommation mondiale dans les années à venir, mais l'industrie s'interroge sur l'impact de la transformation spectaculaire du pays.

«La demande chinoise va continuer à progresser, à un niveau relativement élevé», a avancé Kefeng Yang, du cabinet IHS Cera, à Houston lors de la conférence CeraWeek consacrée à l'énergie.

L'agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA) prévoit une hausse de la consommation chinoise de plus de 5% en 2010 comme en 2011, où elle devrait dépasser les 9 millions de barils par jour (mbj), soit deux fois moins que la consommation américaine.

Selon M. Yang, les deux secteurs moteurs devraient rester les transports et l'industrie pétrochimique.

La démocratisation de l'automobile en Chine «fait du transport un secteur peu sensible à la croissance économique», selon le spécialiste, qui s'attend à voir le parc automobile plus que tripler dans les 20 prochaines années, voire être multiplié par cinq.

Rien qu'en 2009, les ventes d'automobiles ont bondi de 45% dans le pays.

La consommation de l'industrie pétrochimique, plus sensible à la conjoncture, continue de bénéficier à long terme de la robustesse de la croissance économique chinoise, a expliqué M. Yang.

Reste que les observateurs du secteur s'interrogent sur la transformation spectaculaire du pays.

«Je me demande comment ils vont faire la transition d'une économie industrielle tournée vers les exportations à une économie tournée vers le soutien de la consommation intérieure», a souligné Marianne Kah, chef économiste du pétrolier ConocoPhillips.

Une interrogation partagée par Edward Morse, de Credit Suisse, qui table sur «la fin de la promotion par la Chine des industries gourmandes en énergie».