Les prix du pétrole ont enregistré une nette hausse vendredi à New York, grâce à des chiffres mensuels de l'emploi qui ont renforcé les espoirs des investisseurs pour l'économie américaine.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en avril a terminé à 81,50 dollars, en progression de 1,29 dollar par rapport à la veille.

À Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 1,35 dollar à 79,89 dollars.

«Clairement une bonne nouvelle», selon l'économiste de Natixis Inna Mufteeva, les chiffres mensuels de l'emploi ont ôté un poids aux marchés.

L'économie américaine a certes détruit 36 000 postes de travail de plus qu'elle n'en a créé en février, mais le nombre de licenciements est moins fort que ne le craignaient les analystes, qui les estimaient à 68 000.

Le taux de chômage du pays est resté stable à 9,7%, alors que les analystes prévoyaient qu'il remonterait à 9,8%.

«C'est considéré comme plutôt positif étant donné le temps qu'il a fait», a souligné Adam Sieminski, de Deutsche Bank. Les intempéries sur la côte est, paralysée à plusieurs reprises en février par la neige, ont en effet fait craindre des chiffres plus désastreux.

«Ces deux dernières semaines, le marché a fait du surplace entre 77 et 81 dollars le baril. À chaque fois que le marché semblait vouloir casser ces marges il échouait», a rappelé Thomas Bentz, de BNP-Paribas Commodity Futures.

«Cette semaine a été plus positive pour les partisans de la hausse, et évidemment les chiffres sur l'emploi ont aidé», a ajouté l'analyste, soulignant qu'«au moins, l'économie se stabilise».

Le fait de terminer en hausse, et d'avoir touché un plus haut depuis sept semaines, était de bon augure d'un point de vue technique, a précisé Thomas Bentz. Le baril s'est propulsé à plus de 82 dollars en séance (82,07 dollars).

De plus, en ravivant l'intérêt pour les actifs plus risqués, ces chiffres de l'emploi ont apaisé la pression à la hausse sur le dollar, qui se repliait face à l'euro au moment de la clôture du Nymex.

L'hésitation du marché ces dernières semaines était le «reflet d'un marché déchiré entre la décrue des stocks de brut et une demande plus faible, alors que les raffineries entrent dans leur période de maintenance», ont souligné de leur côté les analystes de JPMorgan.

«La demande, même si elle progresse, reste faible. Les stocks, même s'ils reculent, restent élevés. Et il y a toujours d'importants excédents de capacité de production parmi les membres de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et de capacités de raffinage», a renchéri Adam Sieminski.

Mais depuis jeudi dernier, les cours ont repris plus de 4%.

Ils ont été aidés en cela par le marché de l'essence, dopé notamment par les problèmes du Brésil sur sa production d'éthanol, qui l'ont poussé à devenir importateur d'essence.