Les prix du pétrole ont fini en nette baisse mardi à New York, le baril revenant sous les 79$, alors que la chute de la confiance des ménages américains a pénalisé le marché après cinq séances consécutives de hausse.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en avril, pour son premier jour en tant que contrat de référence, a terminé à 78,86$, en recul de 1,45$ par rapport à lundi.

À Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a perdu 1,36 dollar à 77,25$.

«Le marché du pétrole recule pour la même raison que le marché boursier», a expliqué Ellis Eckland, analyste indépendant, en référence à la chute de l'indice de confiance des consommateurs aux États-Unis publié par l'institut Conference Board en février, un repli bien plus prononcé qu'attendu.

Cet indicateur, ajouté à un recul du moral des industriels en Allemagne, a entamé la confiance affichée par les investisseurs sur la reprise, poussant le dollar à la hausse.

Elle avait porté lundi le baril à plus de 80$ pour la première fois depuis le 12 janvier, à l'issue de cinq séances consécutives de progression au cours desquelles il avait engrangé un peu plus de 8%.

Face à des ménages inquiets de la montée du chômage, les investisseurs se sont interrogés sur l'état de la demande.

«Les prix du pétrole n'avaient aucune raison de rebondir de cette façon», a observé Mike Fitzpatrick, de MF Global.

«La demande est toujours restreinte, et l'on a vu des signes encourageants de reprise économique mais rien n'indique un redressement pérenne», a souligné l'analyste.

Pour Phil Flynn, de PFG Best Research, la hausse à plus de 80$ le baril pour livraison en mars, pour son dernier jour de cotation, tenait plus du baroud d'honneur, la progression semblant s'être faite presque «dans l'indifférence».

La publication du rapport hebdomadaire sur les stocks de produits pétroliers mercredi aux Etats-Unis va rafraîchir la situation sur l'offre et la demande.

Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires s'attendent à une nouvelle progression des stocks de brut, de 1,9 millions de barils, ainsi qu'à une hausse des réserves d'essence, de 500 000 barils. En revanche, les stocks de distillats, dont le fioul de chauffage, auraient diminué de 1,2 million de barils.

Les tensions en Iran pourraient par ailleurs s'apaiser, selon Phil Flynn.

Le pays est prêt à acheter du combustible pour son réacteur nucléaire de recherche ou à échanger son stock d'uranium enrichi contre du combustible sur son territoire, selon une lettre de l'ambassadeur iranien Ali Asghar Soltanieh à l'AIEA, dont l'AFP a obtenu une copie mardi.

Les inquiétudes sur la situation de la Grèce ont en outre refait surface, après que l'agence d'évaluation financière Fitch a abaissé la note des quatre principales banques grecques de «BBB+» à «BBB», avec perspective négative, attisant les inquiétudes sur la Grèce.

Il existait malgré quelques facteurs de soutien sous-jacents, a précisé Ellis Eckland.

La grève dans les raffineries Total en France, à l'arrêt depuis une semaine, était suivie de près par les courtiers. À l'issue d'une journée de négociations toutefois, la plupart des syndicats ont appelé mardi à cesser le mouvement.