Le nouveau régime forestier se traduira par l'embauche de «centaines de nouveaux fonctionnaires», à l'heure même où Québec insiste sur ses efforts pour réduire la taille de l'État.

Le Conseil de l'industrie forestière du Québec revient à la charge avec cet argument au moment où l'examen du projet de loi sur la gestion des forêts entre dans sa phase finale.

Dans une missive expédiée mardi dernier à la ministre Nathalie Normandeau, responsable des Ressources naturelles, le PDG du Conseil, Guy Chevrette, réitère les objections des industriels contre une proposition de loi qui ne fera qu'augmenter, dit-il, la facture pour la récolte du bois.

La lettre soulève plusieurs interrogations. Parmi elles, «qui paiera pour les centaines de fonctionnaires qui s'ajouteront» aux bureaucrates surveillant l'exploitation des forêts?

«Pas de l'ordre de 1200 fonctionnaires»

Lors d'un entretien téléphonique, Yves Lachapelle, directeur de la foresterie et des approvisionnements pour le Conseil, a rapporté que les chiffres qui circulent font état d'un ajout de personnel variant de 800 à 1200 personnes. Le sous-ministre responsable du dossier s'est limité à indiquer «que ce ne sera pas de l'ordre de 1200 fonctionnaires», a laissé tomber M. Lachapelle.

Le porte-parole du Conseil a fait remarquer que cette orientation va à contre-courant du discours gouvernemental. «Ce sont des coûts (en personnel) supplémentaires alors que le gouvernement se dit en pleine démarche pour ne remplacer qu'un fonctionnaire sur deux» qui partent à la retraite.

Inévitable

Plusieurs dispositions du projet de loi rendent inévitable l'embauche d'un nombre important d'employés de l'État, a fait valoir Yves Lachapelle. Cela va de la création de comités régionaux sur les ressources naturelles et le territoire aux unités d'aménagement forestier en passant par les tables de gestion intégrée du territoire et par la nouvelle mission en planification de l'exploitation par l'État.

En entrevue au Soleil, la ministre Normandeau a établi qu'il ne saurait y avoir de changement de cap dans les fondements de la loi.

Dans sa missive, le PDG du Conseil Guy Chevrette réclame que «le gros bon sens» triomphe. À son avis, la législation ne peut «qu'aggraver une situation déjà catastrophique» dans le monde forestier.

La loi devrait être sanctionnée en mars. Le nouveau régime forestier doit entrer en vigueur en 2013.