Le groupe pétrolier britannique BP a annoncé mardi un bénéfice net part du groupe de 4,295 milliards de dollars au quatrième trimestre, après une forte perte au quatrième trimestre 2008, grâce à une production en hausse et à des prix qui se redressent, mais il a un peu déçu les attentes.

Au quatrième trimestre 2008, BP avait connu une perte de 3,344 milliards de dollars.

Le bénéfice net hors effet de stocks a augmenté de 33,2% à 3,447 milliards de dollars. Ajusté des effets comptables, mesure préférée des analystes, ce bénéfice est ressorti à 4,384 milliards de dollars, en hausse de 68,3% par rapport à celui de l'année précédente, mais un peu en dessous des attentes des analystes qui espéraient 4,69 milliards de dollars.

Du coup, le marché a boudé le géant pétrolier, qui était toujours fermement en queue du Footsie-100 vers 9h20, cédant 4,90% à 565,47 pence.

La production a augmenté de 3% a 4,054 millions de barils équivalent pétrole (bep) par jour, notamment grâce à une meilleure contribution de la plateforme Thunder Horse située dans le golfe du Mexique. Les analystes anticipaient une production tournant autour de 4 millions de barils par jour.

C'est du côté du raffinage que le bât blesse. Les marges ont fortement baissé, et le groupe «pense qu'elles resteront encore faibles en 2010».

Le directeur général Tony Hayward ne s'est pas montré particulièrement optimiste sur la demande pour cette année, estimant que la reprise «serait lente et graduelle». Le groupe, qui maintiendra à 20 milliards de dollars ses investissements en capital cette année, va continuer par ailleurs à réduire ses coûts d'aval. Il a abaissé de 4 milliards de dollars ses coûts de 2009.

Pour Peter Hutton, de NCB Stockbrokers, la mauvaise performance de BP dans le raffinage «augure mal des résultats de Shell», publiés jeudi. Shell est en effet plus exposé que BP au raffinage.

Quoi qu'il en soit, Jason Kenney d'ING a considéré que les résultats de BP étaient «peut-être en dessous du consensus, mais épatants par rapport à ses pairs», les américains ConocoPhillips, ExxomMobil ou Chevron.

Pour 2010, BP pense que sa production de gaz et de pétrole sera inférieure à celle de 2009, avant de repartir en hausse en 2011, en ligne avec les prévisions d'augmentation de 1 à 2% de la compagnie. La prévision moins bonne de 2010 reflète le fait que la saison des ouragans a été particulièrement clémente en 2009, limitant les interruptions de production dans le Golfe du Mexique, ce qui pourrait ne pas se reproduire.

Le chiffre d'affaires trimestriel de BP s'est monté à 73,636 milliards de dollars, en hausse de 20,5%.

Sur l'année, le bénéfice net part du groupe a baissé de 21,6% à 16,578 milliards de dollars, un recul dû principalement à la forte baisse des prix du pétrole sur les marchés l'an dernier. Le chiffre d'affaires a baissé de 32,9% à 246,138 milliards de dollars.