Pour sauver ses emplois, le secteur forestier n'a pas le choix d'incorporer les technologies vertes à ses activités traditionnelles. C'est l'appel lancé par l'Association des produits forestiers du Canada, dans le résumé d'une étude qu'elle a rendue publique hier.

L'APFC exhorte le gouvernement à investir massivement dans la recherche sur les biotechnologies à base de produits de la forêt, dont la production d'éthanol en se servant de la biomasse. Il faudrait quelque 300 millions de dollars par an pendant cinq ans pour procéder à ce virage, évalue l'organisme, qui représente plusieurs grandes sociétés forestières comme AbitibiBowater, Cascades et Kruger.

«Nous devons prendre nos distances du modèle d'affaires d'hier, de simplement produire du bois d'oeuvre et des pâtes et papiers, pour intégrer la bioénergie et de nouvelles composantes biochimiques dans l'industrie», a plaidé le président de l'association, Avrim Lazar.

Selon lui, la combinaison des deux approches est le seul moyen de sauver les 270 000 emplois qui dépendent directement de l'industrie forestière au Canada. «C'est un virage qui va prendre du temps. Il n'y a pas de miracle dans les marchés du futur. Ça va nous prendre au moins trois ans pour le faire», a cependant indiqué M. Lazar.

Paul Stewart, professeur à l'École polytechnique de Montréal, fait partie des 65 personnes consultées par l'APFC pour mener son étude. Il a fait remarquer que, à l'heure actuelle, «pas une gouttelette d'éthanol n'est encore produite à l'échelle commerciale».

«La technologie est presque au point. Ça va arriver bientôt», a lui aussi affirmé le professeur.

À Ottawa, on a indiqué que l'orientation proposée hier par l'industrie cadre avec l'approche déjà adoptée par le fédéral. Quant à savoir si les demandes financières trouveront un écho, il faudra attendre au prochain budget, a fait savoir le ministre d'État responsable de l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, Denis Lebel.