La demande mondiale de pétrole a enfin rebondi au dernier trimestre 2009, après cinq trimestres consécutifs de déclin, le redressement de la consommation demeurant «néanmoins fragile et concentré dans les pays en développement», a affirmé mardi à Londres le cabinet CGES.

«La demande mondiale de pétrole a enfin passé un cap fin 2009, en présentant une première hausse sur un an après cinq trimestres consécutifs de déclin, et en imprimant une dynamique positive au marché pétrolier, malgré le niveau élevé des stocks», a affirmé dans son rapport mensuel le Centre for Global Energy Studies (CGES).

Les experts de ce cabinet londonien fondé par l'ancien ministre du pétrole saoudien, cheikh Ahmed Zaki Yamani, font toutefois suivre immédiatement ce constat d'une mise en garde, en écrivant que cette «croissance demeure à la fois peu importante et fragile».

Pour l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), il n'y a pas non plus lieu de se réjouir trop tôt, estime aussi le CGES.

«Le retour à une croissance de la demande en 2010 pourrait ne pas augurer d'une croissance de la production de l'Opep, sachant que l'offre est en train d'augmenter ailleurs», écrivent ses experts.

«La croissance de la production (la plus) notable provient des producteurs hors-Opep, ainsi que de la production Opep de condensats et de liquides de gaz naturel» (le pétrole issu de la production de gaz, ndlr), expliquent-ils.

Cette dernière, qui n'est pas soumise au système des quotas, devrait représenter 600 000 barils par jour de plus sur le marché en 2010.

«La combinaison d'un croissance molle de la demande pétrolière et d'une progression de la production signifie que les stocks mondiaux de pétrole ont peu de chance de baisser cette année, à moins que l'Opep ne réduise son offre de brut», poursuit le cabinet.

En effet, la baisse des stocks constatée au quatrième trimestre 2009 pourrait être un «épisode isolé»:  le CGES prévoit une remontée des réserves au premier trimestre 2010 et «au-delà».

Ce facteur devrait faire pression sur les cours de l'or noir, jugent le cabinet. «Bien que nous ne prévoyons pas une forte baisse des prix, le redressement spectaculaire observé en 2009 semble en bout de course», estiment ses analystes.

Tombés à près de 32 dollars fin 2008, les cours du pétrole se sont rapidement redressés en 2009. Ils ont repassé la barre des 70$ dès le mois de juin et ne sont plus descendus en-deçà depuis quatre mois.