L'autorité américaine de régulation des marchés de matières premières (CFTC) a dévoilé jeudi ses propositions pour limiter la spéculation sur les marchés énergétiques, qui comprennent notamment des limites aux plus gros opérateurs.

La CFTC «propose de rétablir des limites de positions spéculatives sur les produits dérivés régulés basés sur quatre matières premières énergétiques essentielles»: le pétrole, le gaz naturel, le fioul de chauffage et l'essence, détaille-t-elle dans une notice explicative publiée sur son site internet.

Ces produits s'échangent sur le New York Mercantile Exchange (Nymex, filiale de Chicago Mercantile Exchange) et sur l'InterContinentalExchange.

Ces mesures, dévoilées lors d'une audience publique au siège de la CFTC à Washington, visent «à prévenir la concentration excessive sur ces marchés», un objectif «cohérent» avec la mission de la CFTC «d'éviter ou de diminuer toute spéculation excessive», a ajouté le régulateur.

Elles seront soumises pendant 90 jours aux commentaires du public.

«La rencontre d'aujourd'hui (jeudi) est un pas important dans un long processus», a commenté le président du régulateur, Gaary Gensler.

Le gendarme des marchés énergétiques avait annoncé en juillet dernier son intention de provoquer ces dernières mesures, afin de «faire en sorte que le marché fonctionne honnêtement». Ses dirigeants ont accusé à plusieurs reprises la spéculation d'être responsable de l'envolée des prix qui avait poussé le baril de pétrole brut à près de 150 dollars en juillet 2008.

Les mesures proposées reposent sur des formules mathématiques complexes, avec pour principe qu'un seul opérateur ne détienne pas plus d'un quart de l'offre physique estimée pour un contrat donné.

Vu le niveau élevé de ces plafonds, ils ne concerneraient qu'«environ dix grands courtiers», estime la CFTC, autrement dit les grands opérateurs institutionnels de marchés, comme les grands noms de la banque d'affaires.