Les prix du pétrole ont encore un peu reculé jeudi à New York, pâtissant une nouvelle fois de la forte progression des stocks pétroliers enregistrée la semaine dernière aux États-Unis.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en février a terminé à 79,39$, en recul de 26 cents par rapport à la clôture de mercredi.

«Le marché continue de réagir aux chiffres des stocks» de mercredi, a expliqué Jason Schenker, de Prestige Economics. Ces statistiques avaient constitué «une grosse surprise, et le marché tente toujours de les digérer», a-t-il ajouté.

Elles ont révélé une progression massive des réserves pétrolières des États-Unis la semaine dernière, aussi bien pour le brut que pour l'essence et les produits distillés. L'augmentation de cette dernière catégorie a été d'autant plus mal accueillie qu'elle comprend le fioul de chauffage, et que les analystes comptaient sur le froid de ces dernières semaines aux Etats-Unis pour voir les stocks se réduire.

Côté demande, la consommation moyenne des Américains est restée en baisse de 0,9% sur les quatre dernières semaines par rapport à la même période il y a un an.

«Si l'on se base sur les chiffres du département de l'Énergie, il est clair que la demande est loin d'être revenue aux États-Unis, a estimé Phil Flynn, de PFG Best Research. Je n'ai pas l'impression que la hausse de la demande, alimentée par les mesures de relance, va se faire d'un seul coup.»

Le baril avait déjà perdu plus d'un dollar mercredi en réaction à ces chiffres.

«Le plus important, c'est que les prix se maintiennent sous les 80$, a jugé Mike Fitzpatrick, de la maison de courtage MF Global. Le marché est actuellement divisé entre ceux qui sont sceptiques vis à vis de la reprise, et ceux qui y croient. Mais on voit des signes que le pessimisme monte.»