L'intérêt des investisseurs pour l'or pourrait pousser son prix à de nouveaux records historiques au premier trimestre, a jugé mercredi le cabinet spécialisé GFMS dans ses perspectives annuelles révisées.

«La demande des investisseurs sera dictée par la peur d'une récession en W, par la persistance d'énormes déficits publics, par une politique monétaire très laxiste et par la conviction qu'une inflation notable, si ce n'est galopante, va faire son retour», écrit le cabinet dans la dernière édition de son étude 2009, qui contient également des prévisions pour 2010.

Par conséquent, ses experts s'attendent à ce que les cours de l'or battent leur record historique de l'automne dernier (1226,56$ US l'once atteints le 3 décembre) et «dépassent 1200$ US l'once avant le deuxième trimestre 2010».

«Il y a eu beaucoup de discussions pour savoir si le prix de l'or avait déjà atteint un pic. Nous partons du postulat que la reprise sera molle, ce qui signifie qu'il y aura peu ou pas de resserrement monétaire cette année dans les grandes économies, incluant les Etats-Unis, qui sont essentiels pour l'or», a commenté Philip Klapwijk, le président de GFMS.

«Cela soulève de sérieuses questions sur la solvabilité des gouvernements et les perspectives d'inflation, pour la suite», a ajouté M. Klapwijk.

«Ce sont des facteurs qui incitent les gérants de portefeuilles à chercher de nouvelles opportunités d'entrer sur le marché de l'or», a-t-il développé.

Pour lutter contre la récession, les banques centrales des principales économies développées ont abaissé leurs taux à des niveaux historiquement bas. La Réserve fédérale américaine continue d'affirmer qu'elle va maintenir ses taux au niveau actuel (entre 0 et 0,25%) «pour une période prolongée».

La coexistence de taux d'intérêt bas et de déficits publics importants alimente le scénario d'un retour de l'inflation. Pour préserver la valeur de leur patrimoine de la dépréciation des monnaies, les investisseurs tendent à acheter de l'or, un métal doté d'une valeur intrinsèque.

L'étude révèle aussi que la production minière a grimpé de 6% en 2009, pour atteindre son meilleur niveau en six.

Affectée par la cherté des prix de l'or, la consommation des bijoutiers a fortement chuté, de 23%. L'envolée des cours du métal a également eu pour effet de doper le recyclage: la production issue du recyclage a bondi de 27%.