Les prix du pétrole ont reculé jeudi à New York après avoir aligné 10 séances de hausse, se maintenant tout de même largement au-dessus de 82$, pénalisés par un net raffermissement de la monnaie américaine.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en février a fini à 82,66$, en repli de 52 cents par rapport à la clôture de mercredi.

Cela mettait fin à une impressionnante série de 10 séances de progression, qui avaient porté le baril à son plus haut niveau depuis octobre 2008.

À Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance février a lâché 38 cents à 81,51$.

Le net raffermissement du dollar a joué en défaveur du baril.

«Le dollar avait baissé hier (mercredi) et les prix du pétrole avaient augmenté, on voit l'inverse aujourd'hui», un phénomène auquel sont venues s'ajouter les prises de bénéfices, a constaté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Le baril avait progressé mercredi en dépit d'un rapport sur les stocks de pétrole aux États-Unis qui s'était avéré plutôt négatif pour les prix.

Les stocks de brut ont en effet progressé à la surprise des analystes la semaine dernière, et «malgré une production toujours faible et les attentes du marché d'une hausse des livraisons en raison du temps, les stocks de distillés ont à peine reculé, alors que la faible demande pour le gazole a compensé l'effet de températures glaciales», a souligné Antoine Halff, de Newedge Group.

Le rapport du département de l'Énergie a mis en évidence une hausse massive des stocks d'essence (+3,7 millions de barils), tandis que ceux de brut se sont étoffés de 1,3 million de barils. Seuls 300 000 barils ont disparu des réserves de produits distillés, qui incluent le fioul de chauffage.

Pour Mike Fitzpatrick, de MF Global, les participants du marché ont dû conclure que l'augmentation de l'offre était plus que suffisante pour satisfaire une demande de chauffage en hausse.

Selon cet analyste, l'excédent de capacités de raffinage est largement suffisant pour faire face à la demande actuelle, et l'ascension des prix pourrait s'essouffler.

Celle-ci a été largement soutenue par des indicateurs qui étaient plutôt de bon augure pour l'économie américaine, mais aussi chinoise, a souligné de son côté Bart Melek, de BMO Capital Markets, rappelant que le pétrole restait un actif recherché pour se protéger des craintes d'inflation et des craintes sur une dépréciation du dollar.

Sur le front géopolitique, l'Irak et l'Iran ont annoncé jeudi qu'ils tiendraient une série de réunions pour régler leur dispute à leur frontière sud, riche en pétrole, près de trois semaines après l'occupation d'un puits de pétrole par l'armée iranienne.

La Russie et le Bélarus, pays clé pour le transit de brut russe vers l'Europe, n'ont de leur côté pas réussi à régler jeudi leur contentieux pétrolier, selon une source citée par l'agence officielle bélarusse Belta, qui a souligné malgré tout que la porte du dialogue restait ouverte.