Les prix du pétrole se sont repliés lundi à New York, en raison d'un nouveau renforcement de la monnaie américaine, malgré plusieurs sources de tensions géopolitiques.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en janvier, dont c'était le dernier jour de cotation, a terminé à 72,47$, en baisse de 89 cents par rapport à vendredi.

Selon l'analyste indépendant Ellis Eckland, le marché s'est orienté à la baisse en fin de séance alors que le dollar se renforçait, l'euro repassant sous 1,43$.

Un tel mouvement rend le brut moins attractif pour les acheteurs munis d'autres devises. Les prix avaient par ailleurs été soutenus à l'automne par l'affaiblissement de la monnaie américaine, qui avait poussé les investisseurs vers les matières premières pour se protéger d'une perte de valeur de leur capital. Le rebond du billet vert depuis début décembre a l'effet inverse.

«Le pétrole est étonnamment faible», a cependant estimé M. Eckland, notant «de nombreuses informations haussières» pour les prix.

Au Nigeria, l'un des principaux pays producteurs d'or noir en Afrique, le principal groupe armé du sud pétrolifère, le Mend, a affirmé samedi avoir mené une attaque contre un oléoduc opéré par les groupes Shell et Chevron, après une trêve de près de deux mois.

En Irak, les exportations pétrolières à partir du nord du pays ont cessé ce week-end à la suite d'un sabotage sur l'oléoduc conduisant au terminal turc de Ceyhan.

Par ailleurs, les forces irakiennes et iraniennes se faisaient face lundi devant un puits de pétrole que se disputent les deux pays au sud de l'Irak. L'armée iranienne avait pris la semaine dernière le puits, ce qui avait fait monter les cours du brut, mais elle s'était retirée pendant le week-end.

Autre facteur haussier, une tempête de neige a traversé le nord-est des États-Unis, ce qui devrait renforcer la demande de produits distillés (dont le fioul de chauffage), actuellement en berne.

Le marché attendait en outre une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) mardi en Angola. Le cartel devrait maintenir ses quotas de production à leurs niveaux actuels.