Les prix du pétrole ont terminé en baisse pour la cinquième séance d'affilée mardi à New York, sur fond de raffermissement de la monnaie américaine et d'inquiétudes pour une demande toujours faible aux États-Unis.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en janvier a fini à 72,62$, en recul de 1,31$ par rapport à la clôture de lundi.

Il aligne ainsi cinq séances consécutives de repli, sur lesquelles il accumule une perte de plus de près de six dollars. Il a touché en séance 72,51$, son plus bas niveau depuis le 9 octobre.

«La remontée du dollar est négative pour le pétrole», a commenté Antoine Halff, de Newedge Group.

Les cours de l'énergie et des métaux ont bénéficié depuis plusieurs mois de l'affaiblissement de la monnaie américaine, qui pousse les investisseurs vers les matières premières pour se protéger d'une perte de valeur de leur capital.

Mais le billet vert rebondit fortement depuis vendredi face à l'euro, qui est passé mardi sous 1,47$ pour la première fois en plus d'un mois.

«Il y a un rééquilibrage des attentes» du marché, a ajouté M. Halff. «Beaucoup d'analystes, dont moi-même, s'attendent à une baisse des prix aux premier et deuxième trimestres de l'année trimestre, et peut-être une remontée dans la deuxième moitié de l'année.»

«L'offre n'a pas souffert de la baisse des prix, et la demande n'a pas vraiment bénéficié» des premiers signes de reprise économique, a expliqué l'analyste.

L'agence américaine sur l'Énergie a ainsi revu à la baisse, pour la première fois depuis trois mois, sa prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2010.

«On voit des signes d'un changement général d'ambiance sur le marché», a observé Mike Fitzpatrick, de MF Global, qui voit le «pessimisme monter», et «peu de preuves d'une reprise solide».